Un mal touchant les cervidés se répand à une vitesse inquiétante, faisant jaillir le spectre d'une possible propagation aux êtres humains.
Serait-on à l'aube d'une mystérieuse épidémie ?
De plus en plus de scientifiques s'inquiètent de la prolifération de la maladie dite du cerf zombie et se demandent si cette pathologie pourrait un jour contaminer les hommes.
Comparable à la maladie de Creutzfeldt-Jakob (la tristement célèbre « vache folle »), ce mal incurable entraîne une dégénérescence du système nerveux des cervidés et s'avère fatal dans... 100 % des cas.
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Doit-on s'inquiéter de la maladie du cerf zombie ?
Touchant les cerfs, les élans, les rennes ou encore les wapitis, cette maladie débilitante chronique (MDC) - causée par des protéines que l'on appelle prions - provoque chez ces animaux d'importantes pertes de poids, des tremblements, des chutes ainsi qu'une production excessive de salive. Autant de symptômes neurologiques qui font bien sûr penser à ceux des zombies dans l'imaginaire collectif.
Le premier cas connu a été découvert dans les années 1960, dans l'État américain du Colorado. Depuis, la maladie n'a eu de cesse de progresser.
Ces derniers temps, les spécialistes du sujet ont même constaté une troublante propagation, notamment aux États-Unis, au Canada, en Norvège, en Suède, mais aussi en Finlande et en Corée du Sud.
Cette progression suscite l'inquiétude de bon nombre de scientifiques qui craignent à terme que la maladie puisse être transmise à l'homme.
Michael Osterholm, directeur du Centre d’État de recherche et d’action sur les maladies infectieuses à l’Université du Minnesota, a récemment tiré la sonnette d'alarme en affirmant qu'il est « probable que des cas humains (...) associés à la consommation de viande contaminée soient relevés dans les années à venir ».
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Le Dr Cory Anderson, lui aussi professeur à l’Université du Minnesota, ne dit pas autre chose et explique pourquoi le scénario d'une transmission entre l'animal et l'homme n'est pas à exclure. « Nous sommes confrontés à une maladie invariablement mortelle, incurable et hautement contagieuse. L’inquiétude réside dans le fait que nous ne disposons pas d’un moyen simple et efficace pour l'éradiquer, ni des animaux qu’il infecte, ni de l’environnement qu’il contamine », indique ainsi l'intéressé dans les colonnes du Guardian.
« L'épidémie de maladie de la vache folle en Grande-Bretagne a fourni un exemple de la façon dont, du jour au lendemain, les choses peuvent devenir folles lorsqu'un événement se propage, par exemple, du bétail aux humains », poursuit le scientifique.
À l'heure actuelle, aucun cas humain n'a été recensé mais dans le doute, les autorités sanitaires des pays concernés conseillent à la population de ne pas consommer de viande de cervidés.