Dans l’Ariège, une jument a survécu à une opération qui était mal embarquée, lors de laquelle elle a donné naissance à une pouliche en piteux état, mais qui a également survécu. Un miracle !
Dans les écuries de Lou Bayle, dans l’Ariège, c’est une véritable frayeur qui a précédé un immense soulagement. Le 28 mars dernier, Mélina et son mari, qui s’occupent des écuries, sont alertés par les gémissements de la jument Adara PM, âgée de 16 ans.
La jument essaie de mettre bas mais lutte férocement avec la douleur. Le premier pied sort mais au bout de dix minutes, toujours pas de second pied, ce qui inquiète l’éleveuse : “Quelque chose n’allait pas” regrette-t-elle.
Crédit photo : Les Écuries Lou Bayle
Le vétérinaire présent sur place fait alors un affreux constat : “On ne peut rien faire”. C’est alors que Mélina décide d’amener sa jument à la clinique du cheval de Grenade, en Haute-Garonne : “L’éventualité que le poulain soit vivant à l’arrivée était faible. Surtout qu’il y avait deux heures de route”.
La jument est prise en charge en urgence absolue par une demi-douzaine de professionnels qui procèdent à une césarienne. Si la césarienne est un recours courant pour l’être humain, c’est une opération très risquée pour le cheval, un animal particulièrement fragile.
“On ne comprend même pas qu’elle soit en vie”
“Ils en avaient fait trois avant la mienne. Les poulains étaient morts à chaque fois. Ils voulaient tenter. Et contre toute attente, ils ont réussi. Les deux sont vivantes. On a pu s’appuyer sur notre expérience et sur des gens capables. Mais on a aussi eu énormément de chance” témoigne Mélina.
Crédit photo : Les Écuries Lou Bayle
Selon les spécialistes, c’est un véritable miracle que la pouliche, baptisée Nova, soit encore en vie : “La petite devrait être morte depuis plusieurs jours. J’ai contacté une grande clinique vétérinaire de Belgique. On nous a dit : ‘On ne comprend même pas qu’elle soit en vie’”.
La jument et sa pouliche, qui a été réanimée puis intubée après sa naissance, ont pu rentrer à la maison mais doivent rester à l’écart pour trois mois. Sur la page Facebook de l’écurie, les nouvelles sont plutôt bonnes pour Nova, que l’on voit avec le cou enveloppé d’un bandage blanc pour protéger le cathéter. Elle tourne dans l’enclos et tête sa mère sans retenu, sous l’observation constante de son éleveuse.
“Elle ne montre pas de souffrance. Je suis épatée, éblouie par la nature. On va donc continuer les soins et l’avenir nous dira si les miracles existent” espère Mélina, qui a lancé une cagnotte en ligne pour amortir le coût de l’opération.
“La clinique a fait un geste de -10% mais on est quand même à plus de 9 000 euros… Faire ce qu’on a fait, c’est une aberration économique… On se met un peu plus dans la mouise. Mais humainement, je ne pouvais pas faire autrement”.
Jusqu’à présent, la cagnotte a permis de récolter plus de 4700 euros, soit plus de la moitié de la somme qu’ils doivent récupérer pour payer l’opération. Une solidarité qui touche beaucoup Mélina.