15 photos marquantes qui symbolisent le plus ce que fut le mur de Berlin

Symbole de la guerre froide, le mur de Berlin n'est aujourd'hui plus qu'un vestige d'une époque où les blocs de l'Ouest et de l'Est s'affrontaient. Trente années après sa chute, découvrez 15 photos marquantes de sa construction à sa destruction. 

Il y a 30 ans quasiment jour pour jour, le 9 novembre 1989, le mur de Berlin s’effondrait et, avec lui, tout un pan de l’histoire contemporaine s’écroulait donnant naissance à un nouvel ordre mondial, symbolisé par la chute de l’URSS et l’avènement de la démocratie de marché, incarnée par la toute-puissance des États-Unis.

La guerre froide prenait fin dans l’allégresse et le fracas du béton qui cédait sous les coups de boutoirs d’un peuple trop longtemps séparé, et dont la réunification semblait alors inéluctable.

L’affrontement Est-Ouest, qui avait maintenu la planète en alerte pendant près de 45 ans - faisant planer la menace nucléaire à la moindre escarmouche -, s’achevait sans véritable effusion mais précipitait le monde dans une incertitude idéologique, dont il ne s’est toujours pas relevé.

Trois décennies après sa chute, que reste-t-il du mur de Berlin ? Si ce n’est des photographies jaunies qui témoignent d’une époque révolue où une frontière bétonnée, érigée par une douce nuit d’août 1961, séparait deux visions du monde que tout opposait.

À l’occasion du trentième anniversaire de cet événement majeur du XXe siècle, nous vous avons sélectionné les 15 photos marquantes qui symbolisent le plus ce que fut le « mur de la honte ».

L'érection 

Le mur de Berlin, dont la construction a débuté dans la nuit du 12 au 13 août 1961, a été érigé par la RDA (République démocratique allemande) communiste, pour tenter d'endiguer l'exode massif de ses habitants vers le voisin de la RFA (République fédérale allemande).

Le mur de Berlin, dont la construction a débuté dans la nuit du 12 au 13 août 1961, a été érigé par la RDA (République démocratique allemande) pour tenter d'endiguer l'exode massif de ses habitants vers le voisin de la RFA (République fédérale allemande).Crédit : AP

Crédit : Robert Lacke / Getty

La séparation

D'abord constitué de barbelés, le mur va très vite devenir une frontière bétonnée qui va séparer physiquement en deux la population de Berlin, donnant ainsi lieu à quelques situations ubuesques, comme le montrent ces trois photographies.

Crédit photo : Stan Wayman / Getty

Crédit : Robert Lacke / Getty

Crédit : AFP

La désertion 

C'est probablement le cliché le plus iconique du mur et de la guerre froide. Nous sommes le 15 août 1961 et le soldat Hans Conrad Schumann, militaire engagé volontairement dans l'armée de RDA et stationné devant le mur - qui n'est pas encore constitué de béton -, choisit de déserter et saute par-dessus les fils barbelés pour rejoindre Berlin ouest. Sa désertion sera immortalisée par un jeune photographe allemand, qui réalisait des clichés côté ouest.

Transfuge le plus célèbre de l'histoire, Conrad Schumann va refaire sa vie à l'ouest et ne retrouvera son village natal qu'après la réunification. Un retour qui va s'avérer très douloureux pour l'ex-militaire. Rejeté par les locaux qui le considéraient comme un traître en raison de sa désertion, il va connaître une sévère dépression et se suicidera dans l'indifférence par pendaison, en 1998.

Crédit : Peter Leibing

L'agonie

Autre image tristement symbolique du mur de Berlin : la terrible agonie de Peter Fechter. Le 17 août 1962, un an après le début de l'édification du mur, ce jeune maçon de 18 ans tente de fuir la RDA pour rejoindre l'Ouest avec son ami Helmut Kulbeik. Repérés, les deux hommes essuient alors les tirs des gardes-frontières et si le second parvient à franchir le mur, Fechter n'aura pas cette chance. Touché par balle au bassin, ce dernier retombe côté Est et hurle de douleur, devant des centaines de témoins médusés.

En dépit de ses cris, il ne bénéficiera d'aucun secours - chacun des deux camps refusant d'intervenir - et mourra une heure après sa tentative. Un soldat est-allemand se chargera de la sale besogne en ramassant son corps sans vie, pour un cliché tristement passé à la postérité. L'agonie de Peter Fechter provoquera une manifestation spontanée à Berlin-Ouest et sera unanimement dénoncée par le bloc occidental.

Crédit : Polizeihistorische Sammlung/Der Polizeipräsident in Berlin

Crédit : Polizeihistorische Sammlung/Der Polizeipräsident in Berlin

Checkpoint Charlie

Poste-frontière le plus connu de Berlin, Checkpoint Charlie fut l'un des symboles de la division de l'actuelle capitale allemande. Situé sur la célèbre Friedrichstraße, il servait de frontière entre les deux secteurs d'occupation soviétique et américain.

Crédit : AFP

Crédit : AFP

Propagande et diplomatie : « Ich bin ein Berliner »

Bien qu'il n'ait pas prononcé son discours - contrairement à l'idée répandue - le long du mur mais depuis le balcon de l'hôtel de ville de Schöneberg, John Fitzgerald Kennedy restera à jamais associé au mur, en raison d'une petite phrase restée célèbre. En visite à Berlin-Ouest le 26 juin 1963, le néo-président américain, entré en fonction en 1961, lance alors à la foule un laconique « Ich bin ein Berliner ». Des mots savamment choisis pour rassurer la population locale, enclavée à l'Est, en lui réaffirmant le soutien des États-Unis.

Crédit : Will McBride / AP

La chute et la réunification

Crédit : Reuters

Crédit : Raymond Depardon / Magnum

Crédit : Anthony Suau

Crédit : AFP

Bonus : 

Le 11 novembre 1989, soit deux jours après le début de la démolition, le violoncelliste russe Mstislav Rostropovitch - qui avait dû quitter l'URSS pour rejoindre l'Ouest en 1974, en raison de son opposition au régime soviétique - se rend au pied du mur pour encourager les démolisseurs en musique.

Crédit : Reuters


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Au sujet de l'auteur :

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.