400 écoles rurales du pays vont fermer durant les grandes vacances. Autant d'établissements victimes des nombreux regroupements pédagogiques. Détails.
Le 25 avril dernier, au moment de conclure le Grand débat national qui se voulait une réponse aux revendications des Gilets jaunes, Emmanuel Macron avait promis de ne plus fermer d’écoles primaires contre l’avis des maires de commune concernés.
Une promesse que son ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, avait toutefois nuancé en prenant soin de préciser que des fermetures de classes seraient inévitables.
Or, on apprend aujourd’hui que pas moins de 400 écoles disparaîtront dès la rentrée prochaine et qu’un certain nombre d’enfants seront donc contraints de poursuivre leur scolarité ailleurs.
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Les établissements appelés à disparaître se situent, pour la plupart, en zones rurales et leurs fermetures résultent, en majorité, de décisions prises par les maires ou les communautés de communes.
C’est ce que révèle une enquête menée par le ministère et actualisée le 14 mai dernier.
« On est en train de casser la relation sociale de nos villages »
Si l’administration est bien à l’origine de la fermeture de 150 établissements scolaires – soit 36 de moins que prévus -, les 250 écoles restantes qui fermeront leurs portes seront sacrifiées au profit de nouvelles fusions et autres regroupements « préparés en concertation avec les élus », explique le ministère.
Si l’on prend par exemple le cas du département de la Somme, où « 30 fermetures sont prévues à la rentrée », seules 3 écoles y seront fermées sur décision directe de l’Éducation nationale.
En revanche, la disparition des 27 autres s’inscrit dans le cadre d’un rapprochement de 3 communautés de communes, engagées dans un processus de refonte totale de la carte scolaire.
Une orientation qui n’est pas du goût de tous à commencer par certains syndicats, enseignants, lesquels craignent un abandon de la ruralité avec, pour principale conséquence, des écoles toujours plus éloignées des foyers.
« On est en train de casser la relation sociale de nos villages avec ces cartes scolaires, qui servent d’abord à remplir les classes », déplore ainsi Dorothée Farcy, professeure en primaire et membre du Snuipp de la Somme.
Car il s’agit bien de cela, réduire le nombre de classes et d'écoles pour faire davantage d'économies ! Il faut savoir en effet que les regroupements scolaires sont devenus monnaie courante depuis maintenant quelques années dans la France rurale, entraînant ainsi l’abandon de plusieurs établissements.
Ces RPC (Regroupements pédagogiques concentrés) ont donné naissance à de nouvelles écoles de village, proposant de véritables structures modernes et adaptées à un public plus large, sans être des gouffres financiers.
L’entretien et la gestion de ces établissements de regroupement s’avèrent en effet moins onéreux pour les collectivités, toujours en quête d’économies drastiques. Mais à quel prix ? Peut-on affirmer par exemple avec certitude que les rallongements du temps de trajet pour les élèves n'influent pas de manière négative sur la scolarité de ces derniers ?
Toujours est-il que cette solution s’impose peu à peu dans les campagnes, au risque de faire disparaître totalement le service public de l’école dans certaines zones isolées.