Un rapport publié ce mardi affirme que 60 % des populations d’espèces animales sauvages vertébrées ont disparu depuis 1970.
C’est un constat bien alarmant que dresse le WWF (World Wide Fund for Nature) ce mardi 30 octobre. Comme tous les 24 mois, depuis maintenant deux décennies, l’ONG - engagée dans le protection et la conservation de la nature - vient de publier son traditionnel rapport intitulé « Planète vivante », lequel recense les populations des animaux vertébrés dans le monde. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que celui-ci fait froid dans le dos.
On y apprend en effet que la biodiversité se meure chaque jour un peu plus sur la planète, du fait de l’action de l’Homme. Un déclin qui s’opère dans des proportions vertigineuses et jamais observées jusqu’alors. Ainsi, 60 % des populations d’espèces sauvages ont disparu en à peine 45 ans, depuis 1970. À titre de comparaison, le précédent rapport, datant de 2016 et se basant sur des données recueillies en 2014, faisait état d’une disparition des animaux à hauteur de 58 %.
Ce rythme effréné s’avère être « 100 à 1 000 fois supérieur à celui calculé au cours des temps géologiques », selon l’ONG. Aucune région du globe n’est épargnée et le chiffre atteint même les 89 % en Amérique du Sud et en Amérique centrale. En revanche, les écozones du Néarctique (Amérique du Nord, nord du Mexique et Groenland) et du Paléarctique (Europe, Afrique du Nord, Moyen-Orient et deux-tiers du nord de l’Asie) enregistrent des pertes moins lourdes avec des déclins de population estimés à respectivement 23 et 31 %.
« Les principales menaces qui pèsent sur la biodiversité sont liées aux activités humaines »
WWF n’y va pas par quatre chemins, cette agonie du monde animal sauvage et « les principales menaces qui pèsent sur la biodiversité sont liées aux activités humaines ». « Agriculture intensive, dégradation des sols, surpêche, dérèglement climatique, pollution plastique » sont notamment pointés du doigt par le rapport, qui explique par ailleurs que nous sommes à l’aube d’une ère nouvelle.
« De nombreux scientifiques pensent qu’à cause de notre consommation, de plus en plus importante, et de la demande croissante en énergie (…) nous entrons dans une nouvelle ère géologique, l’Anthropocène », est-il ainsi expliqué. « C’est la première fois dans l’histoire de la Terre qu’une seule et même espèce, l’Homo sapiens, a un impact aussi puissant sur la planète », est-il encore précisé.
Cette course frénétique à la consommation, que les scientifiques ont coutume de nommer « la grande accélération », est donc en train de nous mener à notre perte. Il faut savoir que « les principaux moteurs du déclin de la biodiversité demeurent la surexploitation et l’agriculture ». Le rapport insiste ainsi sur le fait que, durant le demi-siècle qui vient de s’écouler, notre empreinte écologique « a augmenté d’environ 190 % » et que seul « un quart des terres de la planète » n’est « pas affecté par les activités humaines ».
Les conclusions du WWF ne sont donc guère optimistes mais l’ONG milite pour une prise de conscience globale quant à la préservation de la nature et la biodiversité, allant jusqu’à parler d’une « révolution » à laquelle chacun doit prendre part, car il n’est pas encore trop tard. « Nous avons devant nous une opportunité sans précédent. Mais c’est maintenant que nous devons la saisir », conclu le rapport.