Au Canada, un père de famille et ses deux enfants étaient proches de se noyer avant de voir apparaître un jeune garçon de 12 ans, qui est venu les secourir avec une sacrée dose de courage et de sang-froid.
Tous les héros ne portent pas de capes ! Et tous ne savent pas forcément conduire des bateaux ! Et pourtant, cela n’a pas empêché le jeune Théo Ferland, 12 ans, de sauver un père et ses deux enfants d’une terrible tragédie familiale.
Résident de l’île canadienne d’Orléans depuis qu’il est tout jeune, Jean-Pierre Boily, 36 ans, a pour habitude de se rendre en bateau sur les bancs de sable environnants dans le village de Saint-Pierre, lorsque le fleuve Saint-Laurent est à marée basse.
Crédit photo :Pascal Huot / Agence QMI
Le mercredi 16 août, dans l’après-midi, il a décidé d’y amener ses deux enfants Emile, 11 ans, et Alice 8 ans, ainsi qu’un ami d’Emile, le fameux Théo. Hélas, leur petite ballade vire au cauchemar lorsqu’Alice perd pied “en un claquement de doigts” et se retrouve incapable de regagner la rive, emportée par le courant.
Son frère Emile décide de lui venir en aide en lui apportant la veste de sauvetage, qui était restée sur l’embarcation. Or, le jeune Emile perd pied également. Paniqué, leur père vient à leur rescousse, en vain, tandis que Théo, qui avait aussi perdu pied tout en étant le plus proche de la rive, nage à contre-courant.
Crédit photo : Pascal Huot / Agence QMI
La terrible dérive dure une vingtaine de minutes qui semblent éternelles : “Je suis parti dans le courant. J’avais mes enfants dans les bras, un de chaque côté. J’ai dû pousser ma fille à quelques reprises pour qu’elle me lâche, pour ne pas que je me noie”, raconte le paternel au Journal de Montreal.
Peu à peu, le père de famille sent que la situation est en train de lui échapper et qu’il se fatigue de plus en plus : “C’était comme si je tombais d’un immeuble. Je me disais qu’il n’y avait personne pour venir nous aider. Je m’éloignais, j’avalais de l’eau. Une minute de plus et j’étais mort avec mes deux enfants”.
“Ce n’est pas aujourd’hui que je vais mourir”
Pendant que la famille s’affaire à rester à la surface de l’eau, Théo réussit à regagner le banc de sable : “J’étais contre le courant et je me suis dit : non, ce n’est pas aujourd’hui que je vais mourir, ce n’est pas comme ça que ça se termine. C’est vraiment là que j’ai eu la force de nager très fort pour revenir au rivage et courir jusqu’au bateau”, raconte-t-il.
Crédit photo :Pascal Huot / Agence QMI
Theo confie alors qu’il a pensé à son père, décédé d’un cancer au mois de février, qui lui a donné la force et le courage de continuer à nager. Sans trop réfléchir, il se précipite sur le bateau, toujours ancré, et démarre le moteur.
Il n’a aucune idée de comment fonctionne un bateau mais il se débrouille pour rapprocher l’embarcation jusqu’aux trois naufragés : “Je ne savais pas du tout comment ça marche, j’ai touché à tous les boutons, j’ai réussi à avancer. J’ai calé, puis j’ai refait la même chose et je suis reparti et j’ai réussi à aller les embarquer”, confie le jeune héros.
Crédit photo :Pascal Huot / Agence QMI
Le père de famille et ses deux enfants réussissent donc à remonter à bord du bateau, mettant fin à un interminable calvaire : “Si Théo n’avait pas été là, c’était terminé”, lâche Jean-Pierre, éternellement reconnaissant envers le jeune garçon.
Crédit photo :Pascal Huot / Agence QMI
Vingt minutes après leur sauvetage, les secours arrivent pour prendre les quatre rescapés en charge, avant de les conduire à l’hôpital. Aujourd’hui, Théo reçoit de nombreuses louanges pour son acte héroïque, mais lui assure avoir agi par instinct, totalement irréfléchi : “J’ai agi sur le coup de l’émotion (...) J’avais de la pression, je me disais que je voulais les sauver et j’ai réussi”.