Le « Earth Overshoot Day » (jour de dépassement) a une nouvelle fois avancé ! Cette fois-ci, l’humanité va vivre à crédit à partir du 2 août. Nous aurons donc, à partir de mercredi, consommé toutes les ressources naturelles que peut produire la planète en une seule année. Une date qui arrive de plus en plus tôt chaque année que fournit l'ONG Global Footprint Network, un institut de recherche international à Oakland, États-Unis .
Pour venir à ce constat, l'institut recense plus de 15 000 données des Nations Unies qui lui permettent de comparer l’exploitation des ressources naturelles de la Terre, l’empreinte écologique de l’homme avec sa capacité à reconstituer ses réserves et à absorber les gaz à effet de serre (bio capacité). Selon leurs recherches, l’humanité consomme 70 % de plus que ce la Terre peut nous fournir.
Crédit photo : Derrick de forage / Shutterstock
De fait, à partir du 2 août, nous allons surexploiter les écosystèmes et nuire encore plus à la capacité de la Terre à se régénérer. Le train de vie des pays développés est celui qui pose le plus de problèmes en consommant cinq fois plus que les pays pauvres. Les États-Unis consomment l’équivalent de 5 Terres, la France 3 et les Chinois 2,1.
Ce fait s’explique en raison de notre incapacité à laisser le temps aux arbres, poissons et végétation de se régénérer avant de les prélever. Nous consommons plus de poissons qu’il n’en naît tous les ans, nous rejetons plus de carbones que peuvent en absorber les arbres. La Terre est surmenée et les conséquences désastreuses se font voir de plus en plus, entre les pénuries d’eau, la déforestation et l’érosion des sols… Il est nécessaire de prendre des mesures pour empêcher cela.
Crédit photo : Vue aérienne d'une énorme mine de cuivre à Palabora, Afrique du Sud / Shutterstock
Cette date tombe de plus en plus tôt depuis 1970 ! En 1985, elle tombait un 5 novembre, en 1998 le 1er octobre et presque 19 ans après, un 2 août. Même si cette avancée dans le temps est de moins en moins rapide, en 2030, l’humanité consommera l’équivalent de deux planètes à cause de la croissance démographique et de la consommation toujours plus forte des ressources et des énergies fossiles. Pour le président de l’ONG, Mathis Wackernagel, il est possible de retrouver l’équilibre d’ici 2030 en faisant reculer la date de 4,5 jours par an : « Notre planète est limitée, mais les possibilités humaines ne le sont pas. Vivre selon les moyens que nous accorde notre planète est technologiquement possible, financièrement bénéfique et notre seule chance pour un avenir prospère ».
Crédit photo : Problème environnemental de la déforestation, forêt tropicale détruite pour les plantations de palmier à huile / Shutterstock
Même s’il est parfois critiqué de par ses données incomplètes sur certains calculs, en ne tenant pas compte de la consommation d’eau par exemple, l'indicateur est tout de même pertinent et minimise même la réalité. Selon Aurélie Boutaud, coauteur de "L’empreinte écologique", considère qu'il a permis de : « prendre conscience des limites planétaires » et que les populations soient au courant des faits.
Il existe plusieurs possibilités pour inverser le constat, limiter les émissions de gaz à effet de serre, réduire la consommation des énergies fossiles et miser sur les énergies renouvelables ou encore limiter l’empreinte alimentaire (stopper la déforestation, lutter contre le gaspillage alimentaire…). Certaines de ces mesures font d’ailleurs parties des objectifs de l’accord de Paris.