À Angoulême, une mère de famille a été condamnée par la justice pour avoir délaissé son enfant. Ce dernier, âgé de 9 ans, a vécu seul pendant deux ans dans un appartement, sans chauffage ni électricité.
C’est à Nersac, en Charente, que le petit garçon vivait comme si de rien n’était. Sans parents, il s’est adapté à sa vie en solitaire dans un appartement HLM où il vivait avec sa mère. Seulement voilà, cette dernière était partie vivre avec sa nouvelle compagne, à cinq kilomètres de là, à Sireuil.
Elle a laissé son fils, qui était alors âgé de 7 ans, livré à lui-même entre 2020 et 2022, privé de chauffage et d’électricité. Selon les poubelles récoltées, il s’est nourri de biscuits et de boîtes de conserve froides. Pour dormir, il se réfugiait sous trois couettes pour ne pas avoir froid tandis que pour se nourrir, il lui arrivait de voler des tomates sur un balcon de l’immeuble.
La journée, il continuait d’aller à l’école, passant du CM2 à la 6ème sans que personne ne remarque quoi que ce soit. En effet, la mère avait gardé le réflexe, selon elle, de l’amener à l’école tous les matins.
Heureusement, le petit garçon a pu compter sur l’aide ponctuelle des voisins qui lui donnaient à manger. Mais ces derniers ont fini par alerter les gendarmes quand ils ont compris que l’enfant vivait sans ses parents.
“Je ne suis pas une maman poule, mais ça reste mon fils”
Dès lors, les gendarmes retrouvent la trace de la mère. Dans l’appartement, ils retrouvent un frigo vide et surtout aucune affaire appartement à la mère, âgée de 39 ans. Le petit garçon s’était créé un cocon dans sa chambre tandis que sa mère passait le voir de temps en temps pour apporter à manger. Du côté de Sireuil, où sa mère s’était exilée, les voisins n’ont jamais vu l’enfant en question.
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En analysant les relevés téléphoniques, les gendarmes constatent que la maman passait toutes ses nuits à Sireuil, loin de son fils. Elle a donc été jugée pour “délaissement de mineur compromettant sa sécurité”.
Auprès des enquêteurs, le petit garçon explique qu’il a d’abord vécu avec son grand frère avant de se retrouver seul. De son côté, la mère reste dans le déni de cet abandon, arguant que le petit vivait avec elle à Sireuil. Elle affirme aussi oublier tout le temps son téléphone pour répondre aux analyses des relevés téléphoniques. Quant à ses voisins, ils sont des “gens à problème” selon elle.
Le petit garçon a été placé en famille d’accueil depuis un an et la justice constate que la mère n’est allée le voir que deux fois seulement : “Je ne suis pas une maman poule, mais ça reste mon fils”, se défend-elle. Une défense bancale qui ne suffit pas à convaincre la justice.
La mère écope de 18 mois de prison dont 12 avec sursis. Ces 6 mois ferme seront aménagés avec le port d’un bracelet électronique et une obligation de soins. En effet, l’état psychologique de la mère reste assez suspect. De son côté, le garçon, décrit comme “très mature et très résilient”, ne souhaite plus revoir sa mère.