Un député LFI a prononcé un discours en langue des signes à l'Assemblée nationale. Une première !
Rien ne sert de crier pour faire passer un message, il faut au contraire savoir viser juste et choisir les bons mots. C’est ce qu’a fait le député LFI Loïc Prud’homme ce mardi en prononçant un discours en langue des signes à l’Assemblée, par ailleurs curieusement désertée.
J'ai interpellé ce matin @s_cluzel sur les carences de l’État pour l'insertion des https://t.co/BaNDiSo6ab.s sourd.e.s et malentendant.e.s.
— Loïc Prud'homme (@PrudhommeLoic) 28 mai 2019
Accès aux services publics et aux hôpitaux : il est souvent plus facile d'être un touriste anglophone qu'un citoyen français sourd. pic.twitter.com/PmTCiDHx3Y
De mémoire de parlementaire, ça n’était jamais arrivé dans l’hémicycle ! Le député de la Gironde a choisi ce mode d’expression afin d’alerter l’État quant aux difficultés rencontrées par les personnes souffrant d’un handicap auditif.
« Il est souvent plus facile d'être un touriste anglophone qu'un citoyen français sourd »
« Que fait votre gouvernement, que fait la République pour l’insertion des concitoyens sourds ? », a-t-il d’abord demandé en employant la langue des signes françaises (LSF), interpellant au passage la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel.
Pointant ensuite des « carences de l’État » lorsqu’il s’agit d’insérer dans la société nos concitoyens atteints de surdité, Loïc Prud’homme a ainsi fait remarquer qu’il était « souvent plus facile d’être un touriste anglophone qu’un citoyen français sourd ». Une allusion au fait qu'il n’existe aucun agent de service public, dans les mairies et les hôpitaux, qui soit bilingue français-LSF.
« Au-delà de la reconnaissance de la LSF dans la Constitution, je voudrais aborder ce qui quotidiennement empêche des centaines de milliers d’être des citoyens à part entière », a-t-il poursuivi, affirmant qu’il était « indispensable de développer la pratique de la LSF par les agents publics ainsi que la traduction des services publics en ligne ».
Cette initiative sans précédent a été saluée par la Fédération Nationale des Sourds de France qui a tenu à remercier le député pour cette tribune inédite. « C’est une première fois qu’un député signe dans l’hémicycle ! La Fédération Nationale des Sourds de France est reconnaissante envers le député Loïc Prud’homme qui a parfaitement porté notre voix », a ainsi tweeté l’association sur son compte twitter.
C’est une première fois qu’un député signe dans l’hémicycle !
— FNSF (@FNSF) 28 mai 2019
La Fédération Nationale des Sourds de France est reconnaissante envers le député @PrudhommeLoic a qui a parfaitement porté notre voix. https://t.co/7n90N76F82
Certains silences raisonnent davantage qu’un discours creux !