Des cheveux pour lutter contre la pollution marine ? Voici l’idée géniale et originale d’une association de coiffeurs qui souhaitent préserver les mers et océans.
L’idée a de quoi faire sourire, elle est pourtant très sérieuse et a même déjà fait ses preuves !
Une association, qui rassemble un millier de coiffeurs, collecte les cheveux coupés dans le but de les recycler pour lutter contre la pollution marine.
Dit comme ça, cela paraît évidemment improbable, voire farfelue, mais c’est mal connaître les propriétés uniques des fibres capillaires. Celles-ci sont en effet réputées pour être des filtres naturels capables de retenir certains polluants telles que les huiles solaires ou encore les hydrocarbures.
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« Avec 1 kilo de cheveux, on peut pomper 8 litres de pétrole »
Cette initiative, d’abord très locale, est en train de gagner le reste du pays pour le grand bonheur de son instigateur, Thierry Gras.
Coiffeur installé depuis 30 ans à Saint-Zacharie (Var), ce dernier a en effet fondé l’association « Coiffeurs justes », qui supervise ce recyclage de cheveux.
Et après des mois d’organisation, l’intéressé va pouvoir envoyer, dans les jours qui viennent, la toute première collecte de cheveux à un centre qui se chargera de les transformer en « barrière antipollution ».
Une fois modifiés, ces cheveux seront revendus à des ports ou à des communautés de communes. Plusieurs d’entre elles ont d’ailleurs d’ores et déjà fait part de leur intérêt.
« Avec 1 kilo de cheveux, on peut pomper 8 litres de pétrole », affirme ainsi Thierry, dont l’association compte aujourd’hui plus de 1 000 adhérents à ce beau projet. Il faut savoir que les cheveux coupés représentent 50 % des déchets des salons de coiffure, soit 3 000 à 4 000 tonnes jetées chaque année. Alors autant les recycler !
Pour faire partie de cette belle aventure, chaque coiffeur doit s’acquitter d’une cotisation à hauteur de 25 euros et investir dans des sacs de recyclage, pouvant contenir jusqu’à 2kg de cheveux, à 1 euro pièce.
« Chaque semaine, des dizaines de salons rejoignent l’association », se réjouit Thierry Gras qui a réussi à récolter 5 000 tonnes de cheveux jusqu’à présent.
Outre leurs vertus, ces cheveux présentent l’avantage d’être moins chers que des filtres synthétiques et peuvent, de plus, être réutilisés une dizaine de fois.
Ce procédé atypique avait notamment été utilisé en 1978 pour contenir la tristement célèbre marée noire de l’Amoco Cadiz, au large du Finistère, qui avait souillé les plages bretonnes.