L’Euro féminin de beach handball s’est achevé ce week-end en Bulgarie avec une belle polémique à la clé. L’équipe norvégienne s’est vue infliger une amende pour avoir porté un short en lieu et place d’un bikini comme il est stipulé dans le règlement. L’histoire prend de l’ampleur.
L'équipe norvégienne de beach handball. Crédit : @elisabethhammerstad/ Instagram
Les Jeux Olympiques de Tokyo commencent vendredi 23 juillet et outre le covid-19, c’est une autre polémique qui pourrait perturber la grande messe du sport.
Le 18 juillet, la compétition féminine de beach hanball (une discipline qui fera son entrée à Tokyo) s’est achevée par la victoire de l’Allemagne. Cependant, c’est moins le côté sportif de la compétition qui a retenu l’attention que la polémique qui enfle.
Plusieurs délégations européennes, menées de front par l’équipe de Norvège, souhaitent faire évoluer le règlement pour le moins réducteur. « Les femmes doivent porter une brassière de sport moulante avec des ouvertures au niveau des bras. Le bas doit consister en un bikini qui ne doit pas faire plus de 10 cm sur les côtés », stipule le règlement.
Une aberration et du sexisme pour les joueuses norvégiennes qui demandent depuis plusieurs années déjà le changement du règlement. Au lieu d’attendre ad aeternam que le règlement change en leur faveur, les joueuses norvégiennes ont décidé d’agir.
En préparation de leur match face à la Hongrie, les Norvégiennes comptaient porter un cycliste souple s’arrêtant au-dessus des genoux. Comme ces athlètes l’ont expliqué, il ne s’agit pas seulement de lutter contre leur apparence hyper sexualisée, mais aussi de privilégier leur confort. Le bikini qu'elles doivent porter est trop court et inconfortable lorsqu’elles ont leurs règles.
« Les joueuses ne se sentent pas à l’aise »
Crédit : Marcus Cyron/ Wikipedia
En choisissant de porter autre chose qu’un bikini, les joueuses norvégiennes sont allées contre le règlement. Et la Fédération européenne de handball de sortir de ses gonds. « D’abord, on nous a informées d’une amende de 50 euros par personne et par match, soit un total de 4850 euros pour toute la compétition que nous étions prêtes à payer. Mais juste avant le match, on nous a dit que nous serions disqualifiées à cause du short. On a dû se changer et porter un bas de bikini pour pouvoir jouer », déplore Katinka Haltvik, joueuse de l’équipe, au média norvégien NRK.
La Fédération a bien évidemment démenti, indiquant que la disqualification n’a jamais été évoquée mais que l’équipe norvégienne devra s’acquitter d’une amende de 150 euros par joueuse, soit 1500 pour l’équipe.
Une décision qui n’a pas fait trembler les Norvégiennes, déterminées à faire évoluer leur sport : « Le public présent [lors de leur match perdu face à l’Espagne le 18 juillet, ndlr] a encouragé notre audace. C’est un privilège de pouvoir payer cette amende et on en est conscientes. Le handball devrait être un sport inclusif et pas exclusif », rappelle justement Katinka Haltvik.
La Suède, le Danemark ainsi que la France ont d’ores et déjà apporté leur soutien aux Norvégiennes pour réclamer dans une lettre un changement auprès de la Fédération. « J’ai perdu des joueuses à cause de ce maillot de bain imposé, indique Valérie Nicolas, sélectionneuse de l’équipe de France. Les joueuses me disent qu’elles ne se sentent pas à l’aise, qu’elles se sentent nues et observées», a-t-elle raconté à Fox News à l’origine de l’article.
Ce week-end, c’est l’athlète britannique Olivia Breen qui a été jugée par une arbitre pour sa tenue « trop courte et inappropriée ».
En réponse, la médaillée de bronze à Londres, en 2012, a rétorqué sur Twitter que « les femmes ne devraient pas être obligées de se sentir gênées par ce qu’elles portent lorsqu’elles sont en compétition ».
À noter par ailleurs, que leurs homologues masculins au beach handball se voient, eux, affûtés d’un short pour jouer.