Dès le vendredi 1er février, soit une semaine après le dramatique accident, la télévision brésilienne a diffusé une vidéo montrant l'effondrement du barrage de Brumadinho (Brésil). Des images impressionnantes que l’on croirait provenir d’un film et qui montrent à quel point ce drame a été particulièrement terrible.
C’est une véritable tragédie que vient de vivre l’État du Minas Gerais, situé au Sud Est du Brésil. La rupture d’un barrage minier installé dans la ville de Brumadinho, peuplée de plus de 30 000 âmes, a entraîné un gigantesque glissement de terrain meurtrier qui a profondément endeuillé les Brésiliens. Au-delà du terrible bilan humain - encore très provisoire - de 115 morts et 248 disparus, on ignore encore quelles seront les réelles conséquences environnementales dans cette région principalement rurale. Il s’agit d’ores et déjà de l’une des pires catastrophes minières de l’histoire du pays.
Construit en 1976 sur le ruisseau Ferro-Carvão afin de retenir les déchets de la mine de fer de Corrego do Feijao, l’édifice s’est ainsi rompu le 25 janvier dernier alors que son démantèlement était en cours. Les très impressionnantes images de vidéosurveillance filmées au moment de la rupture témoignent de l’ampleur du désastre et de la violence du torrent de boue qui s’en est suivi. Une véritable déferlante de couleur ocre qui a tout emporté sur son passage, ne laissant ainsi aucune chance aux victimes.
Beaucoup d’entre elles travaillaient à la mine et déjeunaient à la cantine du site, lorsqu’elles ont été surprises par la coulée de boue qui a déferlé à une vitesse estimée à 80 km/h. S’il est encore trop tôt pour évaluer l’étendue des dégâts, la question de la responsabilité de la société Vale - qui exploite la mine et le barrage - est sur toutes les lèvres. Immédiatement après le drame, la justice brésilienne lui a d’ailleurs interdit d’utiliser les 8 autres bassins de rétention qu’elle possède partout ailleurs. Une décision que l’entreprise entend contester. Fondée en 1942, cette multinationale - initialement publique puis privatisée depuis 1997 - avait déjà été épinglée par le passé lors de la rupture des barrages de Bento Rodrigues, le 5 novembre 2015.
Considéré comme la pire catastrophe écologique de toute l'histoire du Brésil, ce drame avait provoqué le décès de 17 personnes mortes ensevelies sous les 60 millions de tonnes de boue et de déchets, qui s’étaient déversés sur le petit village adjacent.