Vous l’ignorez peut-être, mais les fosses marines abritent un crustacé « géant »baptisé Eurythenes atacamensis. Il a été découvert en Amérique du Sud. Explications.
Les profondeurs des océans cachent un nombre incalculable d’espèces en tout genre. Cap sur la fosse du Pérou-Chili (ou Fosse d’Atacama) où règne en maître un crustacé « géant ».
Un article publié dans The Conservation, puis relayé par nos confrères de 20 Minutes, dresse un portrait complet de cette créature.
Crédit Photo : Alan Jamieson / The Conversation
Eurythenes atacamensis est un amphipode, un type de crustacé proche de la crevette. Ce spécimen se trouve uniquement dans la fosse océanique sud-américaine. Il mesure huit centimètres de long et est deux fois plus gros que son plus proche parent.
Certains individus évoluent dans une zone verticale qui se situe entre 4.974 et 8.081mètres de profondeur, où se trouve l’endroit le plus profond : Richard’s Deep.
Crédit Photo : Ouest France
Eurythenes atacamensis fait partie des espèces dites « nécrophages ». Elle détecte et consomme des cadavres d’animaux. Cet amphipode joue également un rôle essentiel dans le réseau alimentaire « en récupérant et en redistribuant la nourriture qui descend d’en haut ».
La crevette géante a été identifiée en 2018
En 2009, une expédition a permis aux scientifiques de prendre des photos de cette crevette géante. À cette époque, les experts ont confondu le crustacé avec un Eurythenes gryllus.
Huit ans plus tard, deux expéditions scientifiques internationales se sont intéressées de plus près à la fosse d’Atacama. Au cours de leurs recherches, les équipes ont récolté des échantillons et des centaines d’heures d’images.
Les experts ont également remonté des créatures marines, dont les Eurythenes atacamensis, à l’aide de pièges appâtés. De retour sur la terre ferme, les spécialistes ont découvert que l’amphipode était bel et bien une nouvelle espèce.
Crédit Photo : Johanna Weston / Marine Biodiversity
« À l’époque, on avait considéré qu’il s’agissait d’Eurythenes gryllus. Pour les nouveaux spécimens recueillis en 2018, nous avons tenu compte de la spéciation cryptique et avons eu recours à une approche de taxonomie intégrative – qui associe la morphologie traditionnelle (l’étude détaillée de la forme d’un organisme) aux codes-barres d’ADN. Nous avons alors conclu que c’était une nouvelle espèce non décrite », a expliqué Johanna Weston, doctorante britannique en Sciences marines. Cette dernière est à l’origine de cette découverte.
Crédit Photo : Johanna Weston / Marine Biodiversity