Un pays frontalier de la France vient de mettre en place une mesure historique et encore jamais vue auparavant.
L"information peut prêter à sourire, mais elle est pourtant sérieuse et ô combien capitale.
Nos voisins belges viennent de faire un nouveau pas important vers la reconnaissance légale de la prostitution en accordant des contrats de travail à tous les prostitué·es du pays. Une première dans le monde.
Crédit photo : iStock
Les travailleurs du sexe auront désormais des contrats de travail, en Belgique
Ainsi, depuis ce dimanche 1er septembre 2024, les travailleurs et travailleuses du sexe, qui exercent en Belgique, sont désormais protégés par le droit du travail, en vertu d'une loi votée en mai dernier par le Parlement belge. Par ricochet, le plus vieux métier du monde obtient donc un véritable statut reconnu, de l'autre côté de notre frontière. Un cas unique de nos jours.
Après avoir déjà décriminalisé la prostitution en 2022, la Belgique va en effet encore plus loin en devenant le premier pays au monde à accorder ce droit aux personnes vivant de la prostitution.
Ce bouleversement devrait, à n'en pas douter, engendrer de profondes mutations dans la prostitution, à commencer par l'encadrement légal des activités. Ce que n'a pas manqué de rappeler Daan Bauwens, le directeur de l’Union des Travailleur·euses du sexe (Utsopi), interrogé par nos confrères belges de RTL.be.
« Auparavant, chaque personne qui embauchait quelqu’un pour faire du travail du sexe, était un proxénète selon la loi (...). Mais, la loi n’était pas appliquée. Cela veut dire que c’était la porte ouverte à l’exploitation. Désormais, il sera possible légalement d’embaucher une personne en respectant des normes minimales » (Daan Bauwens)
Avec cette loi, les travailleurs et travailleuses du sexe auront désormais les mêmes droits que les autres salariés, notamment l’assurance-maladie, le chômage, les cotisations retraite, mais aussi les congés payés ou encore les congés maternité.
Crédit photo : iStock
La loi souligne par ailleurs « l’importance du consentement libre du travailleur ». « Il n’appartient qu’à lui (le travailleur) de consentir ou non à un acte sexuel, quels que soient les modalités ou les accords préalablement convenus avec le client ou l’employeur », peut-on lire ainsi dans le texte.
Pour avoir le droit de détenir un établissement destiné à la prostitution légale, les futurs employeurs devront obtenir un agrément préalable « assorti de conditions strictes en matière de santé et de sécurité au travail ». Ils devront ainsi fournir à leurs employé·es des chambres avec une taille minimale et où les conditions d'hygiène seront décentes. Des protections devront également être distribuées. Enfin, les travailleurs et travailleuses devront avoir à disposition un « bouton d’urgence », leur permettant « de contacter immédiatement (leur) personne de référence ».
Si un employeur ne remplit pas toutes ces conditions, il pourra « éventuellement être poursuivie pour proxénétisme au sens du Code pénal ».