Ces traitements médicaux complètement fous venus tout droit du Moyen Âge, qui font qu'on est bien contents de vivre en 2017

Personne n’aime devoir se retrouver chez le médecin ou chez le dentiste. Pourtant, nous pouvons nous réjouir, car nous avons échappé au pire : si nous étions nés il y a quelques siècles de cela, une bénigne opération des dents de sagesse aurait été un véritable calvaire, un supplice terrible qui, en plus, était loin de signifier la guérison. Le plus souvent, il y avait de fortes chances de perdre la vie, ou un œil, ou un bras, suivant l’habileté du médecin.

Oui, le monde médical au moyen âge était beaucoup plus bizarre, trash et la chirurgie était terriblement douloureuse. Avec une compréhension très basique, voire carrément erronée de l’anatomie humaine, des méthodes antiseptiques et des micro-organismes, les médecins faisaient parfois vraiment n'importe quoi. Bref, vous l'aurez compris, c’était vraiment une sale époque pour les malades et les blessés en tous genres…

Mais bon, à l’époque, si vous vouliez avoir une chance de vous en tirer, il n’y avait pas trop le choix. Que vous souffriez d’un carreau d’arbalète dans la jambe, de peste bubonique ou tout simplement des hémorroïdes, vous étiez obligé de combattre la douleur par une douleur encore plus grande… Et avec un peu de chance, vous guérissiez.


1. Le lavage d'intestin au moyen d'une canule
           
Dans les temps médiévaux, les docteurs étaient convaincus qu'il était très sain d'injecter de grandes quantités d'eau dans le rectum d'un malade pour le "nettoyer de l'intérieur". Ces lavements étaient administrés à l'aide d'ustensiles de cauchemar, qui font passer les petits suppos qui ont hanté votre enfance pour des enfants de chœur. Bon, aujourd'hui cela se fait toujours, et cela peut s'avérer utile en cas de constipation sévère par exemple. Mais les médecins du Moyen Âge semblaient avoir une véritable passion pour les lavements intestinaux administrés par voie rectale, et en prescrivaient pour tout et n'importe quoi, y compris pour des situations dans lesquelles c'est totalement inutile : en cas d'empoisonnement, ou même pour "purifier" de l'intérieur un sujet qui pourrait être possédé par le démon. Parfois, on le faisait aussi juste comme ça, "pour l'entretien", parce qu'on pensait vraiment que c'était très bon pour le corps de le laver de l'intérieur.

La société était tellement fan de poires à lavement géantes insérées dans les fesses que ce procédé continua à être largement utilisé, jusqu'à la renaissance, et remporta un grand succès jusque dans la cour des rois. Ainsi, Louis XIV lui-même aurait subi plus de 2 000 lavements intestinaux au cours de son règne, certaines de ces opérations ayant été accomplie alors même qu'il était assis sur le trône...


2. La joie des chirurgies à vif, sans aucune anesthésie

La plupart des opérations étaient pratiqués sur des patients bien réveillés, qui n'avaient pas vraiment d'autre choix que de serrer les dents bien fort tandis que le toubib mettait sa chair en charpie avec des instruments rudimentaires. À côté de ça, votre opération des dents de sagesse, des amygdales ou de l'appendicite, c'est que dalle.

Comme les scientifiques et les médecins n’avaient que peu de connaissance du corps humain à l’époque, ou qu’ils n’avaient tout simplement pas les moyens techniques de créer des outils adéquats, ils pratiquaient souvent des opérations extrêmement dangereuses, avec des ustensiles rudimentaires, quand ils ne s’adonnaient pas à des pratiques totalement inutiles basées sur de vieilles superstitions et croyances.


3. Les anesthésies à base de plantes empoisonnées et d'autres ingrédients chelous, qui étaient pire encore que les opérations et qui pouvaient d'eux-mêmes provoquer une mort violente et douloureuse

Ne soyons pas mauvaises langues : les docteurs du Moyen Âge disposaient bien de quelques potions censées soulager les malheureux patients de leurs souffrances. Bon, pour la plupart, on se demande si on ne préférerait pas être opéré à vif : l'un de ces anesthésiants, la Dwale,qui était utilisé dans l'Angleterre médiévale, tient plus du violent poison que du remède antidouleur. Ce breuvage contenait, entre autres, de la bile de sanglier, de l'opium, de la grande ciguë, de la belladone ainsi que... quelques feuilles de laitue, probablement pour faire passer le goût.

On se dit qu'avec un tel mélange, les infortunés qui passaient sur le billard tombaient soit raide morts, soit faisaient un AVC et qu'effectivement, ils ne souffraient plus trop des causes premières de l'opération... Une fois le patient totalement K.O et le rafistolage mené à son terme, le médecin tentait tant bien que mal de le réveiller en frottant énergiquement du sel et du vinaigre sur ses joues. Apparemment, quelquefois, ça marchait.


4. L'urine utilisée comme antiseptique

Ce n'était pas une pratique si commune, mais certains docteurs recommandaient l'usage de l'urine comme antiseptique. Le chirurgien personnel d'Henry VIII, par exemple, décréta que toutes les blessures de bataille devaient systématiquement être lavées à la pisse. Et en 1666, le physicien anglais George Thomson recommandait spécifiquement l'usage de l'urine comme traitement contre la peste.

Même si cela peut nous paraître complètement dégueu, pour le coup, ce n'est pas une idée aussi stupide qu'on pourrait le penser : l'urine est un fluide parfaitement stérile lorsqu'elle quitte le corps humain, et il s'agissait d'une alternative beaucoup plus saine pour nettoyer une plaie que la plupart de l'eau disponible à l'époque, qui pouvait être contaminée et provoquer des infections aggravées.


5. Les tuyaux métalliques insérés dans l'urètre jusqu'à la vessie, lorsque cette dernière était obstruée


Parfois, il arrivait que la vessie se bloque totalement à cause d'une infection, d'une maladie vénérienne comme la syphilis ou autre, ce qui pouvait avoir de graves conséquences pour le patient. C'était en réalité un problème assez commun, étant donné que les médecins n'avaient pas encore connaissance des antibiotiques. Pour résoudre le problème, les chirurgiens n'y allaient pas par quatre chemins : ils inséraient un cathéter métallique directement dans l'organe génital, jusqu'à l'endroit obstrué dans la vessie !

De même, pour les calculs rénaux, le chirurgien attachait le patient sur une chaise, les chevilles attachées au cou tandis qu'un solide gaillard le maintenait en place par-derrière. Puis, il insérait deux doigts dans son anus, jusqu'à trouver le chemin vers le caillou qu'il extrayait ensuite en l'incisant. Ça va, vous êtes rassurés que les techniques ont un peu évolué depuis ?


6. La saignée : un remède pour tous les problèmes, complètement inutile et dangereux

Dans les temps médiévaux, quand on ne savait pas trop quoi faire pour résoudre un problème, on saignait les gens. Concrètement, on incisait une veine, généralement au bras, puis on laissait de larges quantités de sang couler à flots. Évidemment, ce n'était pas très bon pour la santé, surtout lorsqu'on était en situation de faiblesse immunitaire, cela ne faisait généralement qu'aggraver le mal dont on souffrait à la base : les gens faisaient des malaises, chopaient des infections diverses et variées, mettaient parfois des jours à s'en remettre, ou mouraient carrément d'anémie par manque de sang.

Mais pourquoi les médecins s'obstinaient-ils à vider les patients de leur sang ? Tout simplement parce qu'ils croyaient dur comme fer que les maladies étaient causées par un excès de fluides dans le corps humain : c'est ce qu'on appelait alors la "théorie des humeurs". Comme ces fluides, ou "humeurs" du corps étaient en trop grand nombre, il fallait purger le corps en le vidant. Aujourd'hui, l'usage abusif de cette pratique a heureusement été interdit. On ne l'utilise plus que pour des conditions médicales bien précises, où elle est nécessaire, comme l'hémochromatose.


7. Les opérations de l'œil, très délicates, pratiquées par des gens dénués de toute expérience, avec des aiguilles en ferraille et autres instruments rudimentaires

Pendant la première partie du Moyen Âge, les opérations de l'œil comme la cataracte étaient pratiquées à l'aide d'une simple aiguille en métal avec laquelle on s'efforçait tant bien que mal de pousser la cornée derrière l'œil. Dans la plupart des cas, le patient ne recouvrait pas la vue, mais il fallait bien essayer quand même !

Au début, c'était les moines qui réalisaient les opérations, car ils avaient accès à la littérature médicale... Mais en 1215, le pape a décidé que les moines devaient cesser de pratiquer ces opérations pour se consacrer aux activités de l'église : on se mit alors en devoir d'enseigner aux paysans à réaliser eux-mêmes les opérations. Ces hommes qui n'avaient le plus souvent pas d'autre expérience de la médecine que la mise à bas des vaches et la castration des animaux, se retrouvèrent ainsi à devoir réaliser des opérations extrêmement compliquées, sans aucun matériel... Évidemment, les résultats n'étaient pas toujours à la hauteur. Ce n'est que plus tard, grâce à l'influence de la médecine Arabe, qu'on a vu débuter en Europe l'usage des premières seringues hypodermiques.


8. L'application de fers chauffés a blanc contre les hémorroïdes

Au Moyen Âge, on pensait qu'une personne risquait d’attraper les hémorroïdes lorsqu'elle oubliait de prier Saint Fiacre, le saint patron protecteur contre les hémorroïdes. Pour résoudre le problème, on pouvait aller voir les moines, qui se mettaient en devoir de charcuter l'endroit atteint avant d'insérer sur l'anus un fer chauffé à blanc pour cautériser le tout...

Ou alors, on pouvait aller s'asseoir sur le rocher de Saint Fiacre en Irlande, et espérer que la maladie soit guérie miraculeusement, comme cela aurait été le cas pour un moine Irlandais du 7ème siècle qui y aurait été guéri de son affectation rectale par les pouvoirs divins du Saint Esprit. C'est peut-être plus aléatoire, mais c'est en tout cas certainement moins douloureux !


9. Les méthodes bizarres pour guérir la peste, comme ce costume "anti peste" un peu flippant, en forme de corbeau, que portaient les médecins

Pour pouvoir visiter les pestiférés sans crainte, les docteurs se protégeaient en enfilant de drôles de costumes en forme d'oiseau, qui étaient somme toute assez glauques. Les yeux sont protégés par des boules de cristal, et l'espèce de bec renferme toutes sortes de parfums supposés protéger de la peste par respiration. Ne nous demandez pas pourquoi, on n'en sait rien.


10. Les trépanations, ouvertures du crâne et autres opérations extrêmement risquées

Avant l'invention du Doliprane, il fallait bien trouver une solution pour soulager la migraine... C'est pourquoi toutes sortes d'opérations extrêmement dangereuses avaient lieu, des trépanations, des trous ouverts dans le crâne... On pouvait également ouvrir la calotte crânienne avec un petit maillet et un burin.

En fait, on retrouve des traces extrêmement anciennes de ce type d'opérations qui remontent à la préhistoire, avec des crânes d'hommes préhistoriques dans lesquels on voit qu'une incision a été pratiquée à des fins médicales, avec des outils extrêmement rudimentaires Le plus étonnant, c'est que dans certains cas, le patient survivait.


11. Le joyeux mélange de sorcellerie, de religion, de superstitions et de croyances pseudoscientifiques


La pratique médicale médiévale laissait la part belle à toutes sortes de sorts, d'incantations et de prières qui étaient administrés parallèlement aux décoctions ou aux opérations. Lorsque tout était perdu, que l'on se trouvait face à un problème que les savoirs de l'époque ne permettaient pas encore de résoudre, il ne restait parfois plus que cela... Certains employaient des rituels païens condamnés par l'Église, d'autres faisaient appel à des guérisseurs dont les pratiques s'apparentaient à de la sorcellerie... Ces pratiques étaient formellement interdites, mais on pouvait se consoler en priant les saints, en faisant appel à des exorcistes dans le cas de certaines maladies qu'on croyait provoquées par la possession démoniaque, ou encore par des superstitions diverses et variées.

Ainsi, un ancien livre de médecine conseille aux guérisseurs de retourner une large pierre aux alentours de la porte de la demeure dans laquelle vit le malade. S'il aperçoit un ver, une mouche ou n'importe quel animal qui vit ou bouge dessous la pierre, alors pas de panique : le malade va guérir. Ouf !


12. L'accouchement : ce moment où les femmes devaient se préparer à mourir

Au Moyen Âge, il y avait un fort taux de mortalité à l'accouchement, pour les enfants, mais aussi pour les mères ! L'accouchement était considéré comme tellement mortel à l'époque, que les femmes devaient se préparer à mourir avant de donner naissance, pour pallier toute éventualité.

Elles devaient donc systématiquement préparer leurs dernières volontés "au cas où" et se confesser leurs péchés à un prêtre, dans le cas où elles devaient y passer... Ambiance.


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Journaliste