Une photo - a priori anodine - d'un bec-en-ciseaux nourissant son bébé est très vite devenue virale, mais pas pour les raisons que l'on croit. Explications.
À première vue, c’est un cliché comme on en a déjà vu des centaines, immortalisant un oiseau de mer en train de nourrir son petit, tout juste sorti de l’œuf.
Crédit photo : Karen Mason
Sauf que la réalité est toute autre et s’avère bien plus dramatique qu’on ne le pense lorsque l’on regarde la scène avec attention. C’est ce qu’a malheureusement constaté Karen Mason, la photographe américaine à l’origine de cette photo, prise sur la plage de St. Pete Beach en Floride.
A peine avait-elle enclenché son appareil que cette dernière a en effet vu que quelque chose clochait. Mais, dérangée par des passants, elle n’a pu en avoir le cœur net sur place.
Ce n’est qu’en observant ses tirages, après être rentrée à son domicile, qu’elle s’est aperçue qu’il ne s’agissait pas de nourriture dans le bec du petit oiseau mais bien d’un… mégot de cigarette.
Crédit photo : Karen Mason
Cette découverte, dont elle se serait bien passée, l’a rendue « furieuse », a-t-elle racontée au Huffington Post US.
« D’habitude, les petits se saisissent de petits trucs comme des bouts de bois mais ne les mangent pas en réalité , donc j’espère qu’il l’a reposé », a-t-elle ajouté.
La jeune femme - qui est par ailleurs membre de l'ONG environnementale National Audubon Society - a posté le cliché sur sa page facebook, en exhortant les fumeurs à ne pas jeter leurs mégots de cigarettes par terre.
Cette photo aussi triste qu’alarmante rappelle à quel point la pollution des mers, et par extension des plages, demeure un fléau qui menace jusqu’à la survie des animaux.
Si l’on en croit l’Université de santé publique de San Diego, la majorité des 5 500 milliards de mégots et filtres de cigarettes, produits chaque année dans le monde, sont jetés dans la nature et finissent par polluer les eaux.
On considère que les filtres de cigarettes polluent davantage les océans que les produits plastiques à usage unique, en raison notamment des nombreuses substances chimiques qu’ils contiennent.
En outre, ces filtres ne sont pas biodégradables et leur décomposition peut durer plusieurs décennies.