En Afrique du Sud, des lions sont spécialement élevés pour la « chasse en boîte » . Dans son livre, intitulé "Unfair Game : An Exposé Of Captive-Bred Lion Industry", un homme d’affaires dresse un bilan alarmant de cette pratique.
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Pendant deux ans, Lord Ashcroft, homme d’affaires et philanthrope, a mené une enquête approfondie sur la « chasse en boîte », en Afrique du Sud.
Des lions vendus pour être abattus
Cette pratique consiste à élever des lions en captivité dans le but de les tuer. Contre des milliers d’euros, des touristes s’accordent le droit de les chasser alors que les félins sont enfermés dans des enclos.
Dans un extrait de son livre, Lord Ashcroft affirme que près de 12 000 lions d’élevage auraient été abattus au cours de ces dix dernières années en Afrique du Sud, soit trois par jour en moyenne.
Avant d'être sauvagement abattus, les lionceaux, arrachés à leur mère dès leur plus jeune âge, servent d’attrape-touristes.
Crédit Photo : Lord Ashcroft
Leurs conditions de vie sont extrêmement difficiles. Les pauvres bêtes sont enfermées dans des cages exiguës et insalubres. De plus, les lionceaux sont battus s’ils ne jouent pas avec les touristes.
« Ce système sinistre a germé à la vue de tous en Afrique du Sud, infligeant une misère inimaginable aux lions », commente le philanthrope dans son livre.
La « chasse en boîte » : un business lucratif et légal
Très appréciée par les étrangers fortunés, la « chasse en boîte» est un business très lucratif.
D’après le philanthrope, la crinière d’un lion mâle peut rapporter jusqu’à 45 000 euros. Les carcasses de lions sont également très prisées en Asie. Les os, réputés pour leurs vertus aphrodisiaques, sont transformés en gâteau ou en vin.
Crédit Photo : Lord Ashcroft
Crédit Photo : Lord Ashcroft
Depuis de nombreuses années, Lord Ashcroft se bat pour interdire l’élevage de lions en captivité sur le continent africain :
« L’Afrique du Sud est le seul pays qui autorise l’élevage de lions en captivité à grande échelle et qui dispose d’un quota annuel pour l’exportation légale d’os de lion. Beaucoup d’autres os de lion sont introduits illégalement en contrebande en Extrême-Orient », déclare l'homme d'affaires.
Ce dernier estime également que le gouvernement britannique doit suivre l'exemple d'autres pays, comme les États-Unis, en interdisant l'importation de trophées de lions élevés en captivité et de trophées d'autres espèces menacées :
« Le gouvernement britannique ne peut contrôler ce qu'il se passe à l'intérieur des frontières de l'Afrique du Sud, mais il peut s'opposer contre l'élevage de lions. Nous ne devons en aucun cas être complices de cette pratique ».
En Afrique, seuls 20 000 lions sont encore présents à l’état sauvage. L’espèce pourrait disparaître d’ici 2050.