Une étude publiée récemment dresse un constat pessimiste sur le réchauffement climatique. Ainsi, dès 2030, le climat de la Terre pourrait ressembler à celui d’il y a 3 millions d’années et, pire encore, d’ici à 2150, la Terre pourrait régresser et connaître des conditions climatiques similaires à celles qui régnaient il y a 50 millions d’années.
Rarement les projections climatiques n’auront été si pessimistes que ces dernières années. Les derniers rapports n’augurent en effet rien de bon et alors que la COP 24 - qui se tient actuellement en Pologne - peine à établir un plan concret qui fasse consensus, une nouvelle étude alarmante vient d’être publiée.
Les conclusions de cette dernière ressemblent davantage au scénario d’un film catastrophe qu’à des prévisions rassurantes. D'ici à 2030, si aucun effort notable n’est consenti, le climat de la Terre devrait ainsi ressembler à celui qui sévissait il y a trois millions d’années… En résumé, par son action, l’humanité risque d'annuler 3 millions d’années de refroidissement climatique.
« Des changements très spectaculaires dans un temps extrêmement court »
C’est ce qu’avancent en effet des chercheurs de l’université du Wisconsin à Madison, lesquels affirment qu’à l’aube des années 2030 - autrement dit demain -, le climat de notre planète bleue ressemblera à celui de la période dite du Pliocène.
À cette époque, le climat était aride, les continents nord-américain et sud américain n’étaient pas encore reliés, la formation de la calotte glacière du Groenland - provoquée par la fermeture de l’isthme du Panama - n’en était encore qu’à ses balbutiements et le niveau des océans se situait 18 mètres plus haut. En ces temps inhospitaliers, les températures étaient par ailleurs plus élevées - 1,8 à 3,6°C supplémentaires - que celles que nous connaissons aujourd’hui.
« Nous allons vers des changements très spectaculaires dans un temps extrêmement court », assure ainsi Jack Williams (Professeur de géographie, expert en paléo-écologie et climatologie à l'université du Wisconsin), l’un des co-auteurs de cette étude alarmante.
« Des espèces vont disparaître »
Les chercheurs vont plus loin et affirment également que si les émissions actuelles de CO2 ne sont pas réduites de manière significative, la Terre en sera profondément bouleversée et pourrait, dès 2150, subir un retour en arrière spectaculaire, basculant dans un climat similaire à celui qui régnait il y a… 50 millions d’années.
Une ère géologique, à cheval sur le Paléocène et l’Éocène, durant laquelle les mammifères, jusqu’alors dans l’ombre des reptiles géants, allaient connaître une période d’évolution marquée par une diversification des ordres, suite à l’extinction des dinosaures survenue il y a 65/66 millions d’années.
Si la perspective de voir le niveau des océans remonter de 18 mètres en un siècle apparaît comme peu probable aux yeux de Jack Williams, celui-ci prévient néanmoins que la soudaineté du processus de réchauffement pourrait engendrer l’extinction d’espèces ayant mis plusieurs millions d’années à s’adapter et évoluer.
« Beaucoup de choses se sont passées dans l'histoire de la Terre – de nouvelles espèces sont apparues, des espèces survivent. Mais de nombreuses espèces vont disparaître, et nous vivons sur cette planète (…) C’est préoccupant, et cette étude nous montre comment nous pouvons utiliser l'histoire de la Terre pour comprendre les changements actuels et nous y adapter au mieux », conclu l’intéressé en guise d’avertissement.