Les déchets plastiques ne cessent de détruire de plus en plus d’écosystèmes chaque année. Cette fois-ci, c’est l’île Henderson, inscrite sur la liste du Patrimoine mondial, qui se retrouve sous des tonnes de déchets, comme le rapporte Le Monde.
L’île, qui se trouve entre la Nouvelle-Zélande et le Pérou, est rattachée à la colonie britannique de Pitcairn. Malgré cet isolement conséquent, elle n’en est pas moins confrontée à ce fléau du XXIe siècle qu’est le plastique, en raison des courants océaniques.
Crédit photo : @afpfr / Twitter
Elle se trouve au milieu du gyre subtropical du Pacifique Sud et permet de ramener dans ses eaux de nombreux nutriments pour la faune marine et les colonies d’oiseaux marins qui s’y trouvent, en plus d'être un atout pour les atolls coralliens.
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C’est d’ailleurs cette diversité et la profusion de sa faune qui ont fait qu’elle a été inscrite sur la liste du Patrimoine mondial par l’Unesco en 1988. Pour autant, le gyre amène également d’énormes quantités de déchets.
« Nous y avons trouvé des débris provenant d’à peu près partout », souligne Jennifer Lavers, chercheuse australienne qui a mené une expédition sur l’île.
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« Il y avait des bouteilles et des boîtes, toutes sortes de matériels de pêche et les déchets provenaient, eh bien, de tous les pays que vous voulez, d’Allemagne, du Canada, des Etats-Unis, du Chili, d’Argentine, d’Equateur. C’est vraiment un message, cela montre que chaque pays a une responsabilité dans la protection de l’environnement, jusque dans ces endroits reculés. », a-t-elle ajouté.
En 2015, lors de sa première expédition, elle avait recensé 700 morceaux de plastiques au mètre carré, l’une des concentrations les plus élevées au monde.
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En plus de la grande quantité qui se déverse sur les plages, une autre partie est été réduite en poussières, qui ne se voient pas forcément et est avalée par les animaux.
Au mois de juin, des scientifiques ont ramassé six tonnes de déchets dans ce lieu à « l’écologie pratiquement intacte », après deux semaines. Le bateau ne pouvant s’approcher de la côte, les déchets ont été rassemblés au-delà de la ligne de pleine mer pour être récupérés lors d’une prochaine expédition.
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« Nous avons pris notre déjeuner et observé en temps réel le rejet par l’océan de bouées, morceaux de cordage et autres déchets », raconte-t-elle, attristée par cette scène. Elle compte bien y retourner dans les deux prochaines années.
Son expérience montre bien que le nettoyage des plages est efficace à court terme, mais à long terme, celui-ci n’est pas une solution. Elle estime qu’il faut restreindre encore plus les plastiques à usage unique : « Cela illustre la nécessité de fermer le robinet à la source ».