Sans forcer, le Costa Rica est en train de vivre totalement grâce aux énergies renouvelables, délaissant alors le charbon et le pétrole pour produire son électricité. Et cela fait déjà 113 jours que ça dure…
En la matière, le Costa Rica a naturellement acquis le statut de maître même si au Chili, l'électricité est devenue gratuite pour les habitants. Cela déjà depuis quelques années que le petit pays d’Amérique Centrale ne jure que par les énergies renouvelables. Entre janvier et octobre 2015, le Costa Rica pouvait se targuer d’avoir consommé une électricité « verte » à hauteur de 98,7% de la consommation globale, dont 100% durant 285 jours…
Au premier semestre 2016, la moyenne était de 96,36% et aujourd’hui, cela fait 113 jours consécutifs que le Costa Rica fonctionne totalement à l’électricité renouvelable. Un record mondial qui n’est pas près de se terminer de sitôt.
Les 5 millions de Costaricains sont alimentés majoritairement par les barrages hydroélectriques déjà établis, mais aussi par la géothermie, qui revient à l’exploitation de la chaleur stockée dans le sous-sol (merci les volcans !), la biomasse (transformation des déchets en énergie), des éoliennes et des panneaux solaires.
Notamment, le barrage de Reventazon (dont la construction a débuté en 2009) vient d’être achevé pour être le plus grand barrage hydroélectrique de l’Amérique Centrale. Ses premières turbines se sont mises en route depuis le mois de mars 2016.
Peu à peu, le Costa Rica compte abandonner l’exploitation du charbon et du pétrole pour mieux se diriger vers l’indépendance énergétique. Seulement voilà, cela ne se fera pas sans sacrifices.
En effet, le Costa Rica a pour projet de construire le barrage El Diquis (destiné à être deux fois plus imposant que le Reventazon) qui fait face à la polémique. Ce dernier, dont la construction a été suspendue en 2011, implique la submersion de 7 000 hectares de terre, dont le tiers est habité par un peuple indigène nommé les Teribes.
Face à cela, Gilberto de la Cruz, directeur de la planification des barrages explique cette situation compliquée : « Évaluée à deux milliards de dollars, la future centrale d’El Diquis, dans le sud du pays, aura une puissance de 650 MW en 2025, soit le double de l’usine de Reventazon. Mais le chantier provoque l’opposition des populations indiennes de la région, qui devront être consultées avant de lancer les premiers bulldozers. En cas de refus, le pays devra sans doute importer du gaz naturel liquide pour répondre à ses besoins croissants. »
Entre nécessité énergétique et protection de l’environnement, il sera difficile de satisfaire tout le monde. Et c’est bien là le plus grand défi du Costa Rica !
Incroyable, n’est-ce pas ?