Les femmes seraient-elles plus épanouies avec plusieurs compagnons ? Oui, selon la science mais pas dans n’importe quel contexte. Détail.
Et si le secret d’une meilleure vie pour les femmes résidait dans le nombre d’hommes qui partagent leur vie ?
C’est ce qu’affirme une étude qui vient tordre le cou à de nombreux clichés véhiculés depuis des siècles par les sociétés patriarcales.
En effet, si une telle question peut faire sourire, elle a pourtant fait l’objet de recherches très sérieuses de la part d'universitaires américains.
Crédit photo : Pixabay
Les femmes de ce village africain se marient souvent avec au moins deux hommes pour vivre une vie meilleure
Dans des travaux dont les résultats ont été publiés en 2019, ces derniers mettent ainsi en lumière l’importance de la polyandrie (lorsqu’une femme est mariée à plusieurs hommes) dans la qualité de vie de certaines femmes vivant au cœur d’un petit village de l’ouest de la Tanzanie, un pays situé en Afrique de l'Est.
En partant des observations faites sur la population locale, l’étude tend à démontrer que la vie de famille doit se concentrer sur la femme et non pas sur l’homme. Ceci s’explique par le fait que les hommes sont féconds tout au long de leur vie alors que les femmes, elles, ne le sont qu’une fois par mois et jusqu’à l’âge de la ménopause.
Or la reproduction étant une donnée importante dans la qualité de vie locale, la présence de plusieurs partenaires aux côtés d’une femme peut donc s’avérer déterminante pour leur survie, selon les chercheurs.
C'est en substance ce qu’explique Cody Ross, étudiante qui a participé à l’étude en question. Spécialisée en anthropologie évolutive, cette dernière a analysé les données démographiques de la vie locale et a constaté que les femmes qui changeaient de conjoint et avaient davantage d’enfants, avec plusieurs pères différents, supportaient mieux les difficultés économiques et sociales.
« Nous ne pouvons pas déterminer les raisons exactes de cette découverte, mais notre travail suggère que le mariage multiple peut être une stratégie judicieuse pour les femmes là où les conditions de vie sont difficiles et là où la productivité économique ainsi que la santé des hommes peuvent varier radicalement au cours de leur vie en raison des conditions environnementales difficiles », explique pour sa part Monique Borgerhoff Mulder, professeur à l’Université Davis de Californie et co-autrice de l’étude.
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Dans le village étudié, il existe donc une « concurrence » entre les femmes pour accéder aux « ressources » susceptibles de les soutenir économiquement et notamment des partenaires de qualité qui peuvent leur donner des enfants pouvant les aider à la ferme.
Bien sûr, cette théorie ne se vérifie que dans un contexte bien particulier, mais nul doute qu’elle pourrait en séduire plus d'une.