Une nouvelle bactérie très résistante se propage dans les hôpitaux du monde entier

En analysant de nombreuses souches provenant d’une dizaine de pays, des chercheurs australiens ont découvert une nouvelle bactérie redoutable qui s’attaque aux hôpitaux du monde entier.

La bactérie résiste aux deux antibiotiques les plus courants dans les hôpitaux Crédit : Shutterstock/paulista

La Staphylococcus epidermidis, de son nom scientifique, est capable de provoquer des infections incurables sans que les professionnels de santé s’en rendent compte affirment les chercheurs de l’Université de Melbourne dans une étude publiée ce lundi 3 septembre dans la revue Nature Microbiology.

Comme expliqué dans le document, les scientifiques ont observé trois variantes de la bactérie et aucune d’entre elles ne peut être maîtrisée correctement et de manière fiable avec les traitements déjà existants. « Nous avons commencé avec des échantillons en Australie » avant d’élargir le champ de recherches, ils ont obtenu « un aperçu global et constaté que la bactérie est présente dans de nombreux pays et de nombreuses institutions » explique Ben Howden, le directeur de l’Unité de diagnostic microbiologique du Laboratoire de Santé publique de l’Institut Doherty de Melbourne.

Une bactérie connue, mais plus résistante

Cette bactérie n’est pas inconnue des chercheurs, elle est présente naturellement sur la peau. Infectant souvent les personnes aux défenses immunitaires faibles, cette bactérie peut s’avérer mortelle. Apparentée au staphylocoque doré, elle résiste aux antibiotiques les plus courants comme la méticilline. « Elle peut être mortelle, mais c’est généralement chez les patients qui sont déjà très malades à l’hôpital… cela peut être assez difficile à éradiquer et les infections peuvent être graves » explique Howden.

Suite à l’analyse de centaines d’échantillons, le groupe de chercheurs australiens a constaté que la bactérie avait évolué en modifiant son ADN pour pouvoir résister aux deux antibiotiques les plus courants dans les hôpitaux. « Ces deux antibiotiques n’étant pas liés, on ne s’attend pas à ce qu’une mutation cause l’échec des deux à la fois » affirme l’un des coauteurs de l’étude, Jean Lee.

Mais ce qui inquiète le plus les chercheurs, c’est sa vitesse de propagation rapide due à la surconsommation d’antibiotiques dans les services de soins intensifs où les patients les plus faibles dépendent de ces traitements irremplaçables la plupart du temps. Comme l’affirme Ben Howden  : « Il ne fait aucun doute que la résistance aux antibiotiques est l’un des plus grands dangers pour les soins hospitaliers dans le monde entier ».

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