Des étudiants en médecine, qui ont aidé des établissements hospitaliers durant la crise sanitaire du Covid-19, ne toucheront pourtant pas la prime promise par le gouvernement. Explications.
Pour eux, la pilule est dure à avaler !
Des centaines d’étudiants et autres infirmiers, qui ont apporté leur aide au personnel soignant depuis le début de l’épidémie de coronavirus, seront privées de la fameuse prime Covid-19 pourtant promise par l’État.
Ce chèque de 1 500 euros auquel pouvaient prétendre ces derniers, après avoir prêté main-forte au plus fort de la crise, ne sera en effet pas accordé à tous, en raison de critères très stricts et d’un budget limité.
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« C’est tout simplement injuste »
Ainsi, le décret, publié le 13 juin au Journal Officiel, « permet aux employeurs publics de verser une prime exceptionnelle d’un montant de 1 500 euros ou de 1 000 euros aux personnels » affectés dans les hôpitaux et les Ehpad, dans le « cadre de la lutte contre l’épidémie de Covid-19 ».
Seulement voilà, les personnes éligibles doivent avoir travaillé « pendant une durée cumulée d’au moins 30 jours calendaires équivalents à un temps plein ou complet. ».
Un critère qui exclut bon nombre d’étudiants, au grand dam de certains dont Lucie, actuellement en 4e année de médecine à la faculté de Saint-Etienne, qui a confié son désarroi à nos confrères de BFM TV.
La jeune femme doit ainsi faire une croix sur cette prime pour n’avoir travaillé que… 28 jours, au lieu des 30 requis.
« On peut se dire qu’on abuse par moments de notre passion. Ce n’était pas pour être payée, c’était surtout pour aider, parce qu’on n’arrêtait pas de nous rabâcher aux infos qu’il y avait des difficultés dans les hôpitaux, qu’il y avait du manque de matériel. C’est plus par conviction que par avidité », a-t-elle déploré.
Dans la même situation, 69 de ses camarades de l’université stéphanoise sont également contraints de rembourser ladite prime, qui leur avait pourtant déjà été versée par erreur.
Même constat du côté d’Angers (Maine-et-Loire), où une trentaine d’étudiants infirmiers ne toucheront pas cet argent car le décret stipule que les personnes éligibles doivent avoir travaillé sur une période allant du 1er au 30 avril 2020.
Or, ces apprentis infirmiers n’ont travaillé que du 30 mars au 27 avril.
Une véritable injustice pour certains, au regard des efforts fournis. « Ces étudiants se retrouvent sans rien, alors qu’ils étaient tous mobilisés en secteur Covid au CHU. C’est tout simplement injuste », s'est ainsi indigné le secrétaire général de Force Ouvrière, Emmanuel Dubourg-Davy, dans les colonnes du quotidien Ouest-France.
Cruel !