Des femmes rondes ont défilé en petite tenue ce dimanche au Trocadéro (Paris) afin de dénoncer les standards de la mode et la « grossophobie » ambiante.
Des mannequins « grandes tailles » qui défilent en lingerie sur le parvis du Trocadéro. L’image est symbolique et fait écho aux prestigieux défilés des anges de la marque « Victoria’s Secret », souvent accusée de « grossophobie ».
fashion week-end on the esplanade of Trocadéro in paris?? pic.twitter.com/uCMni77EJ9
— nassy (@nassy1314) 28 avril 2019
Accompagnées de plusieurs personnes qui souhaitaient se joindre à ce rassemblement, ces femmes rondes ont ainsi participé à ce défilé pas comme les autres afin de dénoncer les diktats de la mode.
Malgré la pluie, elles n’ont pas hésité à se présenter en tenue légère pour encourager les femmes à assurer leurs formes, sous le regard amusé des touristes et autres badauds curieux qui ont immortalisé l’événement.
« L'idée du défilé est de représenter la majorité des femmes, montrer qu'elles sont belles malgré leurs «défauts» »
Plusieurs d’entre elles brandissaient des pancartes aux slogans évocateurs, tels que « My body is beautiful » (« mon corps est beau »), ou encore « your beauty through your diversity » (« ta beauté à travers ta diversité »).
Ce rassemblement a été organisé à l’initiative de Georgia Stein et plusieurs de ses consœurs réunies au sein du collectif baptisé « The All Sizes Catwalk », qui entend promouvoir l’acceptation des femmes affichant des rondeurs.
Interrogée par nos confrères de France info, l’intéressée a évoqué ce projet qui lui tient à cœur, détaillant le principe de sa démarche.
« L'idée du défilé est de représenter la majorité des femmes, montrer qu'elles sont belles malgré leurs 'défauts' qui en fait n'en sont pas parce qu'ils sont totalement naturels comme ventre, cellulite ou vergetures », explique cette jeune femme de 32 ans qui, après avoir été mince pendant des années, a soudainement pris du poids en raison d’un dérèglement hormonal lié au syndrome des ovaires polykystiques.
« En France nous sommes très, très en retard sur le sujet. On ne voit aucune diversité dans les campagnes publicitaires et sur les podiums. Le marché grandes tailles est minime, alors que la femme en moyenne fait une taille 42. Au-delà de 42, il y a 40% des femmes qui font une taille 44 et qui ne peuvent pas s'habiller dans les marques de grande distribution », déplore-t-elle.
Si la mairie de Paris a organisé une campagne contre « la grossophobie » en février dernie lors de la Fashion Week, force est de constater que le message peine à être entendu, au grand dam de Georgia Stein. Néanmoins, c’est par ce type d’opération ultra-médiatique, qui n'es pas sans rappeler le défilé des « anti-anges » organisé à New York, que les mentalités pourraient à l’avenir évoluer.