On ne le dit jamais assez, il faut toujours lire un article ou réajuster ses lunettes avant de le commenter ! On dit aussi que l’on apprend de ses erreurs. Si vous mélangez ces deux maximes , vous obtiendrez une histoire glauque, bien que loufoque, qui a eu lieu sur Facebook.
Le journaliste Johan Slattavik a voulu tenter une petite expérience sociale sur Facebook en publiant une photo anodine de sièges de bus vides avec pour seule légende : “Qu’en pensez-vous ?”. Or, il ne l'a pas posté n'importe où puisqu'il l'a exclusivement partagé sur la page du groupe "“Fedrelandet viktigst” ("La Patrie en premier"), fondamentalement ultranationaliste. Ni une, ni deux, et de manière assez incompréhensible, la publication a comptabilisé 22 pages de commentaires haineux
En effet, la plupart des internautes de ce groupe ont pensé que ce banc était en fait... des femmes en burqa.
Crédit photo : Sindre Beyer
La publication, seulement disponible sur un groupe privé, a alors été partagée par Sindre Beyer, un politicien norvégien qui s'interroge avec désolation : -« Que se passe-t-il quand on publie une photo de quelques bancs d'autobus vides sur la page d'un groupe Facebook glauque et que presque tous les membres croient qu'ils voient un tas de burqas ? »
Parmi les commentaires haineux, on pouvait notamment lire :
- « Je croyais que ça se passerait en 2050, mais ça se passe MAINTENANT ! »
- « Ça fait vraiment peur, on devrait bannir les burqas. On ne sait jamais qui porte ce vêtement. Ça pourrait être des terroristes avec des armes »
- "C'est vraiment effrayant. On devrait interdire ça parce qu'on ne sait jamais qui peut se cacher derrière la burqa"
- "L'islam est et sera toujours une malédiction"
Les réactions à sa publication l’ont beaucoup choqué, le journaliste a révélé au Washington Post qu’il était surpris de voir combien les gens avaient pu être trompés à ce point par une photo. Pour lui il existe une grande différence entre les critiques légitimes et constructives envers une politique migratoire et le racisme aveugle. Une différence que le journaliste pense avoir saisie grâce à ce canular.
Pour Rune Beerglund Steen, du Centre norvégien contre le racisme, ces réactions s’expliquent par le fait que “les gens voient ce qu'ils veulent voir, et ce qu'ils veulent voir, ce sont des musulmans dangereux”.
Malheureusement ce genre de publication n'est pas toujours un canular. De nos jours, les réseaux sociaux sont le lieu de partage de fake news qui amène les internautes à croire des informations qui sont totalement fausses !