Les végans ne sont jamais à court d’idées quand il s’agit d’exprimer leurs revendications, quitte à entreprendre des démarches pour le moins surprenantes.
À Issigeac, un village médiéval de Dordogne, l’association végane Peta a demandé au maire de rebaptiser la rue de la Saucisse : « Au début, j’ai vraiment cru au gag, mais après vérification, je me suis rendu compte qu’il s’agissait d’une démarche officielle (…) Ils sont fermement opposés à cette dénomination et ils nous conseillent même de la rebaptiser Rue Soy-cisse, en référence au soja en anglais. C’est n’importe quoi et il est hors de question que je le fasse » confie l’édile, Jean-Claude Castagner auprès de Franceinfo.
Cependant, du côté de Peta, une mise au point semblait nécessaire quant à leur démarche. Pour eux, il s’agissait surtout de faire parler de leur combat, la cause animale : « Qu’on soit clair, ce n’est pas un reproche que l’on fait au maire d’Issigeac. Ce n’est pas une demande à prendre au premier degré. C’est une manière plus ludique de médiatiser ce qui nous tient à cœur ».
Capture Google Street View
Ainsi, renommer la rue n’est pas une fin en soi, mais le fait qu’on en parle est déjà un grand succès pour eux : « On souhaite que les habitants du village réfléchissent à la cruauté que représente la fabrication d’une saucisse ».
Cependant, il semblerait que la rue de la Saucisse ne fasse pas référence à l’aliment, ni à l’animal, mais à une figure féminine du village, comme le confie Elma Laporte au Parisien, qui est la seule habitante de cette rue durant l’année : « Ces gens-là sont complètement hors sujet. La Saucisse n’a rien à voir avec du porc. C’est le surnom que les villageois donnaient à une des leurs au début du XXème siècle car elle était voûtée. Elle s’appelait Suzanne Tessier et les anciens racontent qu’elle adorait ce surnom, alors pourquoi cette démarche aujourd’hui ? ».
En effet, soudainement, la démarche de l’association végane semble alors à côté de la plaque. Ce n’est pas la première fois que Peta tente des actions dans des communes pour changer le nom des villes, comme à Lille où elle voulait rebaptiser la rue du Jambon en « rue des jambons ». Et ce ne sera sûrement pas la dernière fois puisque Peta assure que d’autres courriers partiront bientôt.