En Russie, le Parlement vient de rejeter une proposition de loi visant à bannir l'entraînement des chiens de chasse sur des animaux sauvages capturés, vivants et enchaînés. L'occasion d'attirer l'attention sur cette pratique absolument abjecte, qui consiste à torturer lentement des ours, blaireaux et autres renards, puis de les faire mettre à mort par des chiens, pour les entraîner à la chasse. Les animaux sauvages sont enchaînés, à la merci des chiens, et leurs gueules sont muselées ou leurs dents carrément arrachées afin de les empêcher de se défendre.
Mais la loi visant à interdire ces pratiques a finalement été rejetée par la chambre haute. Interdire ces pratiques serait « tout aussi ridicule que donner des droits à la communauté LGBT », a même osé un sénateur russe...
Enchaîné à un arbre, épuisé et le pelage poisseux de sang, le puissant roi souverain de la forêt Sibérienne vacille. Il tente tant bien que mal de reprendre son souffle tandis que les chiens hurlent, mais il sait que la fin de son calvaire est proche. L'ours fait mine de charger, dans un ultime et vain effort pour faire reculer ses assaillants, mais se retrouve vite bloqué par la chaîne glacée qui étrangle son cou. Les chiens, eux, n'ont qu'à se reculer d'un bond, avant d'enchaîner et de sauter sur lui pour le lacérer à nouveau de leurs morsures. Il n'a aucune chance. Alors, il tente avec l'énergie du désespoir de se libérer de ses chaînes, de s'enfuir, d'arracher ces horribles entraves.
Il n'a beau n'être « qu'une bête », le massif plantigrade en est pleinement conscient : il va mourir là, attaché à cette chaîne, on a bien pris soin de ne lui laisser aucune chance de se défendre. Autour de lui, les hommes ont bien veillé au grain. Ils lui ont déjà brisé les dents, arraché les griffes, pour éviter qu'il blesse leurs précieux chiens — ces derniers pouvant atteindre une valeur marchande conséquente. Ils rient, boivent, fument en commentant le spectacle de ce combat, qui n'est qu'une mise à mort, et qui a l'air de les ravir.
Des « centres d'entraînement » comme celui-ci, il en existe par centaines en Russie. Des renards, blaireaux, mais aussi des sangliers ou des martres, qui sont capturés en forêt ou achetés à des cirques, pour servir de punching-ball d'entraînement aux chiens de chasse. Enfermés dans des cages, dans les pires conditions du monde, ils finissent invariablement dévorés vivants par les chiens, qui, excités par leurs maîtres, s'acharnent sur cette cible facile.
The Siberian Times
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Bien que peu connue en France, cette pratique indigne depuis toujours les militants de la cause animale, notamment en Russie. Une loi interdisant cette pratique, jugée barbare,a même été soumise au gouvernement, et est remontée jusqu'au Parlement, pour être approuvé par la chambre haute. Mais le Conseil de la Fédération, l'équivalent du sénat en Russie, a finalement décidé de rejeter la motion...
Un sénateur russe, Sergey Kalashnikov, représentant de la région de Briansk, a même osé une déclaration totalement hallucinante : il a assené sans rire que l'interdiction de ces camps d'entraînement serait « aussi ridicule que donner des droits à la communauté LGBT »
« Nous prenons avec humour les nombreuses petites modes qui sont actuellement populaires à l'Ouest — comme le politiquement correct, les droits de minorités sexuelles, et autres » a ajouté cet élu du très conservateur parti libéral-démocrate.
Cependant, malgré le refus de la chambre haute, tout n'est pas encore perdu pour les environnementalistes : en effet, Vladimir Poutine lui-même soutient les mesures contre ces pratiques de cruauté animale, et il est possible que la législation soit passée en force, ou revue et présentée une nouvelle fois aux législateurs.
Forts du soutien de Poutine, les opposants aux centres d'entraînement pour chiens ont encore de l'espoir. Mais en parallèle, des manifestations de chasseurs à Moscou, à Saint Pétersbourg ainsi qu'en Sibérie ont insisté pour qu'on leur laisse poursuivre leurs combats d'animaux.
The Siberian Times
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