Une île hawaïenne, qui abritait des espèces menacées, a été totalement emportée par les eaux du Pacifique après le passage d’un ouragan ravageur.
Non, ce n’est pas un remake du mythe de l’Atlantide, mais cela y ressemble à s’y méprendre. A ceci près que contrairement à la mythique cité perdue chère à Platon, le phénomène est cette fois bien réel. Une île hawaïenne a ainsi littéralement été rayée de la carte le 21 octobre après avoir été engloutie par les flots suite au passage de l’ouragan Walaka, l’un des plus dévastateurs jamais observés dans cette région isolée.
Baptisée East Island, ce petit banc de sable long de 4,5 ha et situé dans le monument national marin de Papahānaumokuākea (classé au patrimoine mondial de l’UNESCO), a en effet disparu sous les eaux de l’océan Pacifique.
C’est grâce à des images satellites fournies par l’organisme fédéral « U.S. Fish and Wildlife Service » que des scientifiques se sont aperçus de cette disparition soudaine. Comme précisé par nos confrères du Monde, le site d’investigation et de fact-checking « Honolulu Civil Beat » a également diffusé sur son compte Twitter des images aériennes sur lesquelles on peut voir l’île avant et après le passage de l’ouragan, montrant ainsi l’ampleur de la catastrophe.
Hurricane Walaka, one of the most powerful Pacific storms ever recorded, has erased East Island, which is part of French Frigate Shoals in the Papahanaumokuakea Marine National Monument. https://t.co/x9moCB1WA5 @NathanEagle #HIwx #Hawaii pic.twitter.com/BckfalPR90
— Honolulu Civil Beat (@CivilBeat) 23 octobre 2018
« Ces îles sont beaucoup plus à risque que nous ne le pensions »
Inhabitée, l’île se distinguait néanmoins par sa biodiversité et abritait notamment des espèces menacées comme des phoques moines ou encore des tortues vertes d’Hawaï.
Présente aux alentours des lieux afin d’y réaliser des recherches sur la faune et la flore locales, une équipe de climatologues de l’université d’Hawaï n’a pu que constater les dégâts : « J’ai eu un sacré moment de panique. Je me suis dit ‘oh, mon Dieu, elle a disparu !’ », a ainsi déclaré Chip Fletcher, l’un des responsables de ces travaux.
« L’île avait probablement entre 1 000 et 2 000 ans. C’est une fissure de plus dans le mur de notre écosystème, qui est en train de tomber en ruine », a par ailleurs déploré le scientifique, avant de conclure, un brin fataliste : « Nous voulions surveiller l’île et nous sommes donc déçus qu’elle ait disparu, mais d’un autre côté, nous avons appris que ces îles sont beaucoup plus à risque que nous ne le pensions».
Des paroles guère optimistes alors que la montée des eaux, dues au changement climatique, ne cesse d’alimenter les pires scenarii catastrophe.