Les archéologues ont découvert de nombreux outils laissés par les civilisations préhistoriques. Si la plupart sont en pierre, en Espagne, des chercheurs ont trouvé d'incroyables armes en cristal. Ces objets ont été datés d’au moins 3000 avant notre ère et comprennent une impressionnante dague en cristal dont la sculpture a nécessité un énorme savoir-faire.
Crédit : Miguel Ángel Blanco de la Rubia
Cette incroyable découverte a été faite dans la tombe mégalithique de Montelirio tholos, située dans le sud-ouest de l'Espagne. Cet énorme site est fait de grandes dalles d'ardoise et s'étend sur plus de 143 pieds. Il a été fouillé entre 2007 et 2010. Cinq ans plus tard, des chercheurs de l'université de Grenade, de l'université de Séville et du Conseil supérieur de la recherche espagnol ont publié leur étude des outils en cristal. En plus de la dague, ils ont trouvé 25 pointes de flèches et des noyaux pour fabriquer les armes.
Selon l'étude, le cristal de roche est couramment trouvé dans les sites ibériques de la fin de la préhistoire, mais il est rarement étudié en profondeur. Pour comprendre à quoi pouvaient servir ces armes spéciales, il faut d'abord examiner le contexte dans lequel elles ont été trouvées. Les restes d'au moins 25 individus ont été trouvés à Montelirio tholos. Des analyses antérieures ont suggéré qu'au moins un homme et plusieurs femmes sont morts après avoir ingéré du poison. Les restes des femmes étaient assis de façon circulaire dans une chambre à côté des ossements de celui qui était peut-être le chef.
Les tombes contenaient également de nombreux objets funéraires, notamment « des linceuls ou des vêtements faits de dizaines de milliers de perles perforées et décorés d'ambre » ainsi que des objets en ivoire et des fragments de lames en or. Les pointes de flèches en cristal ont été trouvées ensemble, en grappe, ce qui amène les chercheurs à penser qu'il pourrait s'agir d'une offrande rituelle. Et la dague ? Elle a été trouvée seule dans une chambre séparée, « posée au sol entre un bracelet et un fourreau en ivoire ». Mesurant près de 20 cm de long, sa forme est similaire à celle d'autres poignards de l'époque. Bien sûr, la différence, et non des moindres, c’est que ces poignards étaient faits de silex et que celui-ci est formé de cristal.
Crédit : Miguel Ángel Blanco de la Rubia
Le cristal, un symbole fort
Étant donné qu'il n'y avait pas de mines de cristal à proximité, les matériaux de ces objets devaient provenir de régions éloignées. Cela renforce l'idée qu'ils les pointes de flèches et les poignards étaient destinés à une élite qui avait les moyens de rassembler ces matériaux et de les façonner en armes. Il est également intéressant de noter qu'aucune de ces armes n'a été attribuée à un seul individu, mais semble avoir été destinée à un usage collectif.
« Elles représentent probablement un attirail funéraire uniquement accessible à l'élite de cette période. D’autre part, le cristal de roche devait avoir une signification symbolique en tant que matière première à qui l’on confère autant de significations et de connotations spéciales. La littérature fournit des exemples de sociétés dans lesquelles le cristal de roche et le quartz représentent la vitalité, les pouvoirs magiques et un lien avec les ancêtres » écrivent les chercheurs.
Bien que nous ne puissions pas être certains de leur but exact, la découverte et l'étude de ces armes continuent de donner un aperçu fascinant des cultures préhistoriques qui parcouraient la Terre il y a plus de 5 000 ans.
Crédit : Miguel Ángel Blanco de la Rubia
Crédit : Miguel Ángel Blanco de la Rubia
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