Jean-Jaques Razafindranazy, le premier médecin décédé du Covid-19 samedi dernier au CHU de Lille, était urgentiste à l’hôpital de Compiègne. Pour lui rendre hommage, les habitants de sa commune lui ont dédié des applaudissements très nourris ce dimanche. Des hommages lui ont été aussi adressés par ses pairs sur les réseaux sociaux.
Médecin et retraité mais volontaire pour prêter main-forte aux médecins dans la lutte contre le coronavirus, Jean-Jaques Razafindranazy a succombé le samedi 20 mars dernier au CHU de Lille. À Compiègne, le dimanche soir à 20 heures, les applaudissements nourris en hommage aux personnels soignants français étaient chargés d'une émotion toute particulière. Depuis leurs fenêtres et balcons, les habitants de la sous-préfecture de l'Oise ont vivement salué aussi le courage du docteur Jean-Jacques Razafindranazy. Il était urgentiste à l'hôpital de Compiègne, et il est devenu le premier médecin français à succomber au Covid-19 depuis le début de l'épidémie due au nouveau coronavirus.
Crédit image: Facebook/HR Razaf
Âgé de 68 ans, le docteur Razafindranazy exerçait dans l'Oise depuis « quatre ou cinq ans », renseigne le Parisien. Une Compiégnoise s’est livrée au micro de BFMTV à propos de la mort du Dr Razafindranazy : « Peut-être que ça doit être une prise de conscience pour ceux qui, encore aujourd'hui, se croient invincibles ».
« Mon père s'est sacrifié. Il était à la retraite et aurait pu arrêter mais il continuait à venir car il voulait toujours aider ses confrères surchargés. Il travaillait parce qu'il aimait ça, c'était sa vie. C'est injuste. Nous sommes tristes et en colère », a témoigné son fils auprès du Parisien.
Sur Facebook, son fils éploré lui a rendu un hommage de façon poignante à « ce héros » qui laisse derrière lui « une famille qui ne l'oubliera pas ». Son hommage était posté dès samedi soir, il a aussi fait savoir à cette occasion que « la maladie est extrêmement grave et ne doit pas être prise à la légère. Il revenait de vacances de Madagascar, en pleine forme, mais le Covid-19 était plus fort. Et surtout à cause d'une garde de trop ».
Le maire de Compiègne, Philippe Marini, s'est également montré très ému par la décision de Jean-Jacques Razafindranazy de participer « volontairement », juste après son retour de vacances, à l'effort contre la propagation du SARS-CoV-2.
« À plus de 67 ans, presque 68, il aurait très bien pu arrêter son exercice professionnel. Il a voulu être là. (...) Il a donné sa vie pour les autres », salue l'édile de Compiègne.
C’est également la même émotion chez les collègues qui le côtoyaient « dans les couloirs » de l'hôpital où il exerçait. Il est décrit comme un homme « très gentil » et « très humble ». « C'est malheureux », évoque une membre de l'équipe auprès de BFMTV. Une minute de silence a été observée à Compiègne ce lundi à la mi-journée, en son honneur.
En plus du Dr Razafindranazay, deux autres médecins ont succombé au Covid-19, un médecin généraliste de l'hôpital de Saint-Avold (en Moselle), âgé de 68 ans, et un gynécologue originaire de Mulhouse, âgé de 60 ans.