Plus de la moitié des LGBT a déjà subi une agression homophobe au cours de sa vie, selon un sondage

Les chiffres font froid dans le dos. Plus d'une personne sur deux se définissant comme LGBT (lesbienne, gay, bisexuel et trans) a déjà été confrontée à une forme d'agression à caractère homophobe en France. Insultes, moqueries, violences physiques… autant d'actes qui témoignent d'un rejet bien réel de l'identité sexuelle de ces individus.

Une étude de l'Ifop dévoilée par France Info ce mercredi 27 juin a permis de dresser ce triste constat. Parmi les 12 737 sondés, 53 % déclarent avoir déjà été agressés au cours de leur vie en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. Insultes (28 %), attouchements ou caresses à caractère sexuel (24 %), menaces de révéler l'orientation sexuelle à des proches et connaissances (18 %), ou viol (11 %) font partie des faits répertoriés.

Les formes verbales d’homophobie sont les plus répandues : 28 % des LGBT, et jusqu’à 49 % chez les homosexuels, ont déjà fait l’objet d’insultes ou d’injures homophobes, dont 7 % au cours des douze derniers mois, révèle ce sondage réalisé pour l'Observatoire LGBT+ de la Fondation Jean-Jaurès et soutenu par la Dilcrah (Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT). On observe également que les établissements scolaires (26 %) et les lieux publics (23 %) sont particulièrement propices aux actes homophobes, juste devant le travail (20 %) ou le web (18 %).

L'enquête de l'Ifop montre aussi que les villes sont plus touchées que les campagnes : 44 % des sondés vivant dans une commune rurale ont déjà été victimes d'agressions, contre 58 % pour une ville de moins de 20 000 habitants. L'agglomération parisienne arrive en tête, avec 59 %.

Ces actes homophobes poussent six personnes LGBT sur dix à développer des « stratégies d'évitement » des situations à risque. 43 % s'empêchent ainsi d'embrasser leur partenaire en public, 41 % de lui tenir la main, 34 % d'afficher leur orientation sexuelle sur internet, et 34 % de fréquenter certains lieux. « Comme les femmes apprennent à ne pas sortir seules tard le soir pour éviter les agressions sexistes, les homosexuels apprennent dès leur plus jeune âge à adapter leur comportement parce qu'ils connaissent le climat », déplore Joël Deumier, président de SOS homophobie, auprès de France Info.

Les résultats de l'étude seront présentés ce mercredi matin à Marlène Schiappa, secrétaire d’État en charge de l’égalité entre les femmes et les hommes, à trois jours de la Marche des fiertés (ou « Gay Pride »).

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