Une scène de chasse peinte dans une grotte indonésienne serait la plus vieille représentation figurative du monde. En effet, la fresque daterait d’il y a 44 000 ans. La revue Nature y a consacré un article mercredi 11 décembre.
Crédit : Ratno Sardi
La fresque a été retrouvée en 2017 dans une grotte sur l’île des Célèbes en Indonésie. L’on y découvre des animaux (des bisons ou peut être des cochons sauvages), chassés par ce qui semble être des créatures mi-humaines, mi-animales armées de lances.
Les résultats des recherches effectuées ont été présentés par les archéologues de l'Université Griffith de Brisbane, en Australie. Ils ont détaillé les différents éléments visuels de la scène. On y distingue huit de ces figures mi-humaines, mi-animales qui ressemblent à des hommes mais ont une queue et un museau d’animaux.
La fine précision de l’œuvre fait dire à Jean Clottes, spécialiste d’art préhistorique que "c'est une découverte très importante parce que ça prouve que ces gens-là avaient une culture évoluée (…) ce n'était pas des gens frustes, contrairement à ce qu'on pourrait penser. C'est exceptionnel pour le moment".
Crédit : Maxime Aubert/PA
L’impressionnante fresque s’étend sur 4,5 mètres de large, “je n'ai jamais rien vu de tel auparavant", a déclaré l’archéologue Adam Brumm. "On a vu des centaines de sites d'art rupestre dans cette région, mais on n'a jamais rien vu de tel qu'une scène de chasse".
C’est un évènement car l'ancienneté de la représentation figurative est exceptionnelle. En effet, les célèbres fresques de Chauvet et de Lascaux ont respectivement 20 000 et 35 000 ans.
Toujours est-il que cette découverte n’est pas le plus vieux dessin de l’humanité. En effet, en 2015, un fragment de roche a été retrouvé peint en Afrique du Sud il y a 73 000 ans. Cependant, la grotte indonésienne pourrait bien abriter la plus ancienne représentation animale du monde.
Il y a au moins 242 grottes ou abris avec des représentations anciennes sur le site de Sulawesi. Les recherches continuent. Des nouveaux sites sont découverts tous les ans.
Crédit : Maxime Aubert/PA