Pendant des décennies, l’Afrique de l’Est a été considérée comme le lieu de naissance de l’humanité car on y avait trouvé les outils les plus anciens : 2,6 millions d’années. Cependant, une nouvelle découverte, en Algérie, annoncée jeudi rivalise désormais avec cette période.
En Algérie, à 100 kilomètres de la mer Méditerranée, des archéologues ont découvert des outils en pierre taillée remontant à 2,4 millions d’années, remettant en cause le statut d’unique berceau de l’humanité de l’Afrique de l’Est. Ces dates repoussent l’âge des outils les plus anciens d’Afrique du Nord jusqu’à un demi-million d’années. L’identité de grands animaux éteints, tels que les mastodontes et les chevaux antiques, ont confirmé les dates des outils.
Outils en pierre taillée remontant à 2,4 millions d’années
Après 25 années de fouilles dans le complexe d’Aïn Hanech, une équipe internationale a annoncé la découverte d’environ 250 outils primitifs et 296 ossements d’animaux dans le site d’Aïn Boucherit. Environ deux douzaines d’os d’animaux ont des marques coupées ce qui montre qu’ils ont été dépouillés, déchirés ou pilés pour la moelle.
À Aïn Hanech, les dates fournissent « une preuve convaincante des outils de pierre et des os taillés marqués vers 2 millions d’années ou plus », déclare le géochronologue Warren Sharp pour Science. Mais il trouve la date de 2,4 millions « moins convaincante », en raison des problèmes potentiels avec les méthodes de datation.
Ancient stone tools and cut-marked animal bones discovered in Algeria suggest that modern humans’ ancestors called northern Africa home much earlier than archaeologists once thought. https://t.co/jpV3sPJKpW pic.twitter.com/RJirGdhfUJ
— Science Magazine (@sciencemagazine) 30 novembre 2018
« Le site de Aïn Lahnech, est le deuxième plus ancien au monde après celui de Kouna en Ethiopie qui remonte à 2,6 millions, considéré comme le berceau de l’humanité », a expliqué le professeur Mohamed Sahnouni à l’AFP.
« La plus ancienne preuve substantielle de boucherie »
Les os taillés découverts sur place, représentent « la plus ancienne preuve substantielle de boucherie », a déclaré le paléoanthropologue Thomas Plummer. Bien que d’autres sites de cet âge en Afrique de l’Est aient des outils en pierre, les preuves d’une véritable boucherie d’animaux ne sont pas aussi solides.
L’étude suggère qu’il y a environ 2 millions d’années, fabriquer des outils en pierre et dépecer de la viande avec était devenue une routine pour les ancêtres humains dans les coins les plus reculés du continent africain.
Ces dernières découvertes, qui peuvent remettre en cause l’histoire sur le berceau de l’humanité, ont été trouvées sur des couches archéologiques, l’une datée de 2,4 millions d’années et la seconde de 1,9 million d’années.