Ils sont cinq au monde à être touchés actuellement par cette maladie. Seulement cinq à être concernés par l’affection cutanée que l’on nomme "épidermodysplasie verruciforme". Il y a un an, les médecins le disaient tiré d’affaire. Émue par sa condition, la Première ministre du Bangladesh Sheikh Hasina était allée jusqu’à ne pas faire payer à Abul Bajandar ses traitements. L’homme de vingt-sept ans est malheureusement rattrapé aujourd’hui par son étrange affliction qui donne à sa peau la texture et l’apparence de l’écorce d’un arbre.
AFP / Munir uz Zaman
La route avait été longue, douloureuse et pénible pour Abul Bajandar qui, pendant des années, avait souffert de cette terrible maladie donnant à ses pieds et ses mains une texture et des excroissances rappelant les branches d’un arbre. Tireur de pousse-pousse, son épidermodysplasie verruciforme avait fini par l’empêcher complètement de se servir de ses mains, lui faisant ainsi perdre son emploi. Vingt-quatre opérations chirurgicales plus tard, les médecins étaient finalement parvenus à lui retirer l’intégralité de ses excroissances, lui donnant l’opportunité de pouvoir vivre une existence comme tout le monde. Au total, cinq kilos d’excroissances avaient été retirés de son corps, l’amenant à pouvoir se réjouir :
« Je peux enfin tenir ma fille dans mes bras ».
Abul il y a un an, alors considéré guéri par les médecins. Crédit photo : Getty Images
Son épouse Halima et sa fille âgée alors de trois ans avaient vécu presque un an à l’hôpital pour rester en permanence avec Abul, et lui apporter tout le soutien moral nécessaire dans son combat.
Son bonheur n’aura été que de courte durée puisque le Bangladais a dû subir cette semaine une 25e opération pour retirer de nouvelles verrues réapparues sur ses mains. Les médecins pensaient l’année dernière avoir vaincu cette maladie incurable; le temps leur aura malheureusement donné tort. En 2016, Abul, avant d’être déclaré guéri après sa 24e opération qui avait duré près de quatre heures et nécessité pas moins de neuf médecins, partageait déjà ses craintes :
« J’ai peur d’avoir encore des opérations. Je ne pense pas que mes pieds et mains se rétabliront un jour ».
Abul et sa fille en 2016. Crédit photo : Getty Images
Le premier « homme-arbre » médiatisé à souffrir de cette maladie s’appelait Déde Koswara. Originaire d’Indonésie, ce dernier est décédé des suites de sa pathologie à l’âge de 46 ans il y a maintenant deux ans. L’année dernière, une jeune fille de dix ans, Bangladaise comme Abul, présentait les mêmes symptômes que son homologue, mais au niveau du visage, en faisant la toute première « femme-arbre ».
Le combat reprend désormais pour Abul qui devra faire preuve une fois encore de ténacité et de détermination, toujours entouré de sa famille présente à son chevet.