Il y a trois mois nous annoncions le départ imminent d’Océan Cleanup. Hier, le bateau est parti pour sa première véritable mission d’essai dans le Pacifique. Ce dimanche 9 septembre, l’Ocean Cleanup et son dispositif de récupération de déchets ont quitté la baie de San Francisco sous les yeux d'une armada de journalistes du monde entier.
Ocean Cleanup se jette dans le grand bain pour sa première mission d'essai grandeur nature. Crédits : The Ocean Cleanup / Pierre Augier
Ce projet ambitieux de l’ONG Océan Cleanup a pour objectif de diminuer de moitié « la grande zone d’ordures du Pacifique » d’ici les cinq prochaines années. Boyan Slat, l’inventeur de ce dispositif de récupération de plastique, a attendu cinq longues années avant que son idée innovante se concrétise après de nombreux tests et essais à échelle réduite. « C’est le point culminant de tous nos efforts » a déclaré le jeune homme de 24 ans à l’AFP.
The Ocean Cleanup's first cleanup system, System 001, is now on route into the Pacific Ocean. Follow our progress over the next months as we head to the middle of the Great Pacific Garbage Patch. pic.twitter.com/jvWg1PDHDw
— The Ocean Cleanup (@TheOceanCleanup) 8 septembre 2018
Le bateau, le Maersk Launcher, s’est empressé de prendre le large tirant dans son sillage le dispositif de récupération flottant de 600 mètres de long appelé Système 001.
Ce projet de filtrage repose sur une technologie plutôt simple : un filet de trois mètres de profondeur relié à des flotteurs créant une zone de 600 mètres de circonférence. Les flotteurs permettent aussi d’empêcher aux déchets plastiques de s’échapper du piège tandis que la jupe située trois mètres dessous le niveau de l’océan neutralise les débris voulant s’extirper par les profondeurs.
Encore au stade d’essai
« La mission principale est de montrer que cela fonctionne, et nous espérons que dans quelques mois les premiers plastiques arriveront dans le port, ce qui signifie que la technologie aura fait ses preuves » explique Boyan. « Nous pourrons alors commencer à développer une flotte de peut-être 60 de ces systèmes de nettoyages » enthousiasme-t-il.
Boyan Slat devant les journalistes du monde entier dimanche 9 septembre Crédits : The Ocean Cleanup / Pierre Augier
L’objectif de nettoyer la moitié des différentes zones de grande pollution des océans d’ici les cinq prochaines années laisses de nombreux sceptiques. En effet, même si la bonne volonté de l’ONG a été plutôt applaudie, quelques critiques visent « le caractère partiel du nettoyage ». S’ajoutant à ça, des risques existent, malgré le nombre important de précautions prises, de menacer la faune et la flore marine.
Actuellement, cette « soupe plastique » du Pacifique est évaluée à 80 000 tonnes de déchets. S’accumulant depuis les années 50, ce fameux « 7ème continent » a accéléré sa croissance dans les années 70 où beaucoup des déchets qui le constituent proviennent des rivières se jetant dans l'océan. Aujourd’hui, cette zone s’étant sur une distance de 1,6 million de km².