L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a publié le 10 décembre sa nouvelle liste rouge, elle compte désormais 31 nouvelles espèces éteintes dont trois amphibiens décimés par un champignon mortel.
Aujourd’hui, 31 espèces sont entrées dans la catégorie « éteinte » et toutes les espèces de dauphin d’eau douce sont menacées d’extinction. « La liste croissante d’espèces disparues est un rappel brutal que les efforts de conservation doivent s’intensifier de toute urgence », souligne Burno Oberlé, directeur général de l’UICN dans le communiqué.
Même si le bison européen (Bison bonasus) est passé de la catégorie « vulnérable » à « quasiment menacée », la liste rouge de l’UICN ne cesse de s’allonger. Elle compte 128 918 espèces de plantes et d’animaux répertoriées, soit plus de 8 000 de plus que la précédente mise à jour.
Crédit : UICN / Marcos Guerra
Parmi ces espèces, 35 765 sont considérées comme menacées d’extinction, dont 14 718 vulnérables, 13 285 en danger et 7 762 en danger critique d’extinction.
Les amphibiens sont victimes d’un champignon
Trois espèces d’amphibiens d’Amérique centrale ont rejoint la liste des disparus et vingt-deux sont répertoriées comme en danger critique. On retrouve l'atelopus chiriquiensis, un crapaud que l’on trouvait au Costa Rica et au Panama. Il n’a plus été vu depuis 1966 et est la victime de la chytridiomycose, un champignon qui décime les batraciens. Celui-ci attaque la peau des grenouilles, des crapauds et des salamandres et les tue en les empêchant de respirer.
Craig Hilton-Taylor, en charge de l’établissement de la liste rouge au sein de l’organisation a expliqué à l’AFP que « c’est une espèce invasive qui frappe un grand nombre d'amphibiens dans différentes parties du monde : Europe, Amérique du Sud, Asie, Afrique ».
Crédit photo : UICN
Selon lui, l’une des raisons de sa prolifération et de la crise qui frappe les amphibiens serait le changement climatique qui aide à l’expansion du champignon et va « créer les conditions pour que la maladie puisse prospérer, et ensuite cela annihile les populations de grenouilles ».
De nouvelles espèces risquent de disparaître
En mer de Chine méridionale, c’est le requin perdu (Carcharhinus obsoletus), qui n’a plus été observé depuis 1934, a sans doute disparu en raison de la pêche intensive. Son habitat fait partie des régions marines les plus surexploitées au monde.
Crédit photo : UICN
Les dauphins d’eau douce, dont le tuxuci, sont menacés. Ce dauphin gris qu’on retrouve dans l’Amazone a été victime des filets de pêche, des installations de barrage et de la pollution. Pour Craig Hilton-Taylor, il y a quand même une amélioration. Le Pérou, l’Équateur, la Colombie et le Brésil se sont mobilisés pour sauver le tucuxi. « C’est une très bonne nouvelle pour la conservation des espèces », admet-il
Il est à noter que 26 espèces de la liste rouge reprennent vie, dont le bison d’Europe qui est passé de « quasiment menacée » à « vulnérable ». La population de bison est passée de 1 800 têtes en 2003 à 6 200 en 2019. « Les rétablissements du bison d’Europe et de vingt-cinq autres espèces documentées aujourd’hui dans la mise à jour de la Liste rouge de l’UICN démontrent le pouvoir de la conservation », rappelle Bruno Oberle.
Crédit photo : UICN
« Les succès de la conservation reflétés dans la mise à jour de la Liste rouge publiée aujourd’hui fournissent une preuve tangible que le monde peut se fixer et atteindre des objectifs ambitieux en matière de biodiversité. Ils soulignent également la nécessité d’engagements réels et mesurables, à l’heure où nous formulons et mettons en œuvre le cadre mondial pour la biodiversité pour l’après 2020 », explique Jane Smart, Directrice mondiale du groupe de conservation de la biodiversité de l’UICN.