La situation démographique des pachydermes ivoiriens inquiète, à tel point que la survie de l'espèce semble désormais menacée. Précisions.
C’est un bien triste constat que viennent de dresser des chercheurs universitaires ivoiriens !
Dans une étude parue le 14 octobre dans la revue Plos One, des membres de l’Université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan déplorent ainsi la disparition progressive des éléphants de forêt de Côte d’Ivoire.
Ce « déclin généralisé et catastrophique » a pu été quantifié et mesuré entre 2011 et 2017.
Crédit photo : Nora Yusuf / Shutterstock
« Les éléphants de Côte d'Ivoire vont disparaître si des mesures immédiates ne sont pas mises en œuvre »
Un constat établit à partir de données concrètes, telles que les traces d’excréments ou encore le nombre décroissant de rencontres inopinées entre les animaux et les pachydermes.
« En Côte d’Ivoire, les éléphants de forêt sont passés de 1 611 en 1994 à 225 aujourd’hui, ce qui représente une disparition de 86 % de la population au cours des dernières décennies », affirment ainsi les scientifiques.
Cette hécatombe est une conséquence directe de la déforestation massive qui touche le pays, en raison du développement exponentiel des plantations de cacao.
« Les habitants, plus nombreux, empiètent sur les lieux où vivent les éléphants et les incidents se sont multipliés ; les agriculteurs ont riposté aux raids sur les cultures en tuant les animaux », poursuivent les chercheurs.
Le braconnage a également une part de responsabilité dans la disparition progressive des pachydermes.
D’autre part, la présence d’éléphants n’est attestée que dans quatre des vingt-cinq aires protégées correspondant à leur habitat naturel, et « la viabilité de ces populations est incertaine, car elles sont petites et isolées », croient savoir les auteurs de l’étude.
Ces derniers militent donc en faveur d’un renforcement des mesures de conservation, tout en appelant à la mise en place de corridors entre les différentes parcelles pour éviter la consanguinité.
« Les éléphants de forêt vont disparaître si des mesures immédiates ne sont pas mises en œuvre pour sauvegarder la population restante. Le Ghana voisin a démontré qu’avec des raids dans les magasins d’ivoire et des rangers plus efficaces dans les réserves naturelles, les éléphants peuvent être mieux protégés », concluent les chercheurs.