Jeudi 9 mai, les députés ont voté à l’unanimité, par 54 voix, l’interdiction de la pêche électrique dans les eaux territoriales françaises.
La proposition de loi portée par l’élu du Finistère Erwan Balanant (MoDem), et co-signée par 135 députés de tous bords, a reçu le soutien du gouvernement pour interdire la pêche électrique dans la limite des 12 miles au large des côtes françaises, soit 22,2 kilomètres.
La pêche électrique consiste à envoyer depuis un chalut des impulsions électriques dans le sédiment pour y capturer des poissons vivant au fond des mers. Elle est jugée dévastatrice pour la faune et les fonds marins. Peu utilisée en France, elle est surtout pratiquée en mer du Nord, au large des Pays-Bas.
Pour que l’interdiction soit appliquée, le texte doit encore être validé par le Sénat. Au niveau européen, un accord avait déjà été trouvé mi-février entre le Parlement européen et des États membres pour interdire la pêche électrique à partir de l’été 2021.
Cette décision laissait néanmoins libre court aux États d’interdire dès à présent la pêche électrique dans leurs eaux territoriales. L’accord avait été entériné par le Parlement européen mi-avril.
Le ministère de l’Agriculture française avait indiqué son souhait d’appliquer l’interdiction dans les eaux françaises le plus tôt possible. Le ministre Didier Guillaume a d’ailleurs confirmé que « le gouvernement va prendre un arrêté » dans les prochaines semaines.
Le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, a tenu à saluer cette « initiative parlementaire » d'interdiction, soulignant en partie l'enjeu de « protection de la biodiversité marine ».
La pêche électrique est interdite depuis 1998 en Europe, pour autant la Commission européenne autorisait cette pratique dans le cadre d’un régime dérogatoire exceptionnel.
