À partir du 1er janvier 2017, un nouveau décret du gouvernement français obligera les agences de publicités à mentionner l’utilisation de logiciel de retouches pour les photographies où figureront des mannequins.
Voilà une bonne nouvelle dans la lutte contre l’anorexie et les diktats de la minceur véhiculés par le monde la mode et de la publicité. Depuis le 24 janvier 2016, le parlement adoptait déjà une nouvelle loi sur la « modernisation de notre système de santé ».
Dans cette loi, l'article 19 stipulait : « Les photographies à usage commercial de mannequins, dont l’apparence corporelle a été modifiée par un logiciel de traitement d’image afin d’affiner ou d’épaissir la silhouette du mannequin doivent être accompagnées de la mention « Photographie retouchée ».
Le 3 novembre dernier, le gouvernement a fait savoir à la Commission européenne, via une note, qu’il préparait un décret qui concrétise cette nouvelle obligation. Il explique notamment que « l’exposition des jeunes à des images normatives et non réalistes du corps entraîne un sentiment d’auto-dépréciation et une mauvaise estime de soi pouvant avoir un impact sur les comportements de santé ».
Par ce décret, le gouvernement cible donc le dogme de la minceur, cher à l’industrie de la mode, dans le but de protéger les jeunes, plus enclins à se complexer : « La pression en faveur de la minceur qui en découle revient parmi les facteurs en cause dans l’émergence et le développement de troubles du comportement alimentaire. En influant sur l’image du corps dans notre société, le projet de décret vise à prévenir les troubles du comportement alimentaire, notamment chez les jeunes, en particulier l’anorexie » est-il écrit dans la note.
Selon la loi déjà en vigueur, les annonceurs qui omettraient de signer la mention « photographie retouchée » sur des affiches ou campagnes publicitaires, où les corps ont été modifiés par un logiciel, devront s’acquitter d’une amende de 37 500 euros minimum. Le montant de l’amende peut être porté à 30% des dépenses consacrées à la publicité.
Il faut savoir qu’en France, d’après l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), l’anorexie concerne 1,5 de la population féminine de 15 à 35 ans, soit environ 230 000 femmes. Les hommes sont moins touchés (1 homme pour neuf femmes), mais 5 à 10% des anorexies entraînent une tentative de suicide ou le suicide. Alarmant !
Le fait d’informer le consommateur, que les magnifiques corps qu’il peut voir sur des affiches sont tout simplement faux, changera sûrement la donne.
Une belle initiative, n’est-ce pas ?