Paris respire mieux. Juste une semaine après le début du confinement, la région parisienne a enregistré une baisse considérable de la pollution de l’air et de l’émission du CO2. Il faut remonter 40 ans en arrière pour observer une telle situation de la qualité l’air en Île-de-France selon un premier bilan publié ce mercredi 25 mars par Aiparif, l’agence de surveillance de la qualité de l'air en région Île-de-France.
Cela fait une semaine que la France est en état de confinement et les effets sont déjà multiples et divers. Sur la semaine du 16 au 20 mars, la pollution en Île-de-France a fortement baissé. Selon une première évaluation publiée mercredi 25 mars par Airparif, la qualité de l’air s’est améliorée de 20 % à 30 % dans l’agglomération parisienne.
Crédit image : AIRPARIF / AFP
Cette amélioration de la qualité de l’air s’explique par une diminution spectaculaire de plus de 60 % des émissions d’oxydes d’azote (41 % le jour de la mise en place du confinement, mardi 17 mars, 62 % le mercredi, et 64 % le jeudi et le vendredi) note-t-on dans le communiqué de l’agence Airparif. « Cette baisse est essentiellement liée à la diminution des activités et notamment du trafic routier et aérien », explique Karine Léger, directrice d’Airparif, qui fait savoir que l’impact est encore plus grand « le long des axes de circulation où la baisse atteint 70 %, voire 90 % ».
« Cet impact est jamais vu en 40 ans de mesure d’Airparif » commente Karine Léger pour qui ce constat rejoint « les niveaux habituellement mesurés dans les parcs. »
Cette diminution de la pollution ne concerne pas les particules fines qui causent beaucoup plus de conséquences à l’organisme. Le niveau de pollution reste le même car le chauffage résidentiel a augmenté. « La diminution du trafic n’a pas compensé l’augmentation liée au chauffage résidentiel et au maintien des activités agricoles, conjugués à une météorologie printanière favorable à la formation de particules observée dans plusieurs régions avoisinantes », détaille Airparif.
Crédit image : AIRPARIF
En cette période de confinement, les émissions de dioxyde de carbone (CO2) ont également chuté de 30 %. « La diminution de ce gaz à effet de serre s’explique principalement par les fortes restrictions de trafic routier et aérien et des activités tertiaires entraînées par le confinement » note Airparif.
Cette nouvelle donne de la qualité de l'air observé dans l'agglomération parisienne intervient après que des images satellitaires de la NASA ont déjà mis en évidence la chute des émissions d’oxydes d’azote et de CO2 en Chine et dans le nord de l’Italie sous l'effet des mesures de confinement et la réduction de l’activité économique.