Alors que de nombreuses personnes font aujourd’hui le choix d’un régime végétarien ou vegan - à tort ou à raison -, une étude récente a permis de déterminer que nos ancêtres se nourrissaient essentiellement de viande jusqu’à l’âge de Pierre, avant que leur alimentation ne se tourne vers d’autres horizons.
Si l’on en croit les conclusions de ces travaux, publiés dans la revue américaine Journal of Physical Anthropology, le genre homo a ainsi vécu comme un prédateur suprême pendant environ 2 millions d’années.
Les humains furent donc des hypercarnivores, dont l’alimentation était composée de 70 % de viande.
Pour en arriver à de telles conclusions, les chercheurs à l’origine de cette étude ont essayé de reconstituer le régime alimentaire de nos ancêtres durant l’ère géologique du Pléistocène, qui débuta il y a environ 2,5 millions d’années pour s’achever il y a 11 000 ans.
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Jusqu'à la révolution néolithique, nos ancêtres étaient des prédateurs hypercarnivores, se nourrissant essentiellement de viande
Avec une approche multidisciplinaire, ces scientifiques ont ainsi examiné plus de 400 études dans des domaines divers et variés, tels que la génétique, le métabolisme, la morphologie, l’archéologie ou encore la paléontologie.
Le but était de savoir si oui ou non les premiers hommes étaient des hypercarnivores ou, à l’inverse, des omnivores à l’alimentation plus variée, de type chasseurs-cueilleurs.
Les recherches ont permis de mettre en lumière 25 sources qui prouvent que nos ancêtres étaient bel et bien des hypercarnivores.
L’une des preuves empiriques est l’acidité de l’estomac, caractéristique typique des espèces carnivores, qui permet notamment de résister aux éventuelles bactéries présentes dans la viande.
Or on sait aujourd’hui que l’homme moderne possède un estomac plus acide que les autres carnivores.
Selon les scientifiques, cela indique donc que nos ancêtres disposaient d’un appareil digestif parfaitement adapté à la consommation de viandes, issues de la chasse de grands animaux, susceptibles de transmettre des bactéries sur la durée.
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Pour les chercheurs, cette hypothèse se confirme lorsque l’on observe la morphologie de plusieurs hominidés de l’époque.
L’homo erectus par exemple possédait un corps adapté à ce type de chasse, avec notamment de larges épaules pouvant lancer de grandes lances.
À l’inverse, ces hommes n’avaient aucune prédisposition pour grimper aux arbres, ce qui laisse supposer qu’ils mangeaient davantage de viande que de fruits ou de végétaux.
On apprend par ailleurs que ce régime hypercarnivore a connu une lente évolution vers une alimentation plus variée pour finir par devenir omnivore, il y a 11 000 ans.
Les chercheurs en ont acquis la certitude en observant que les gènes facilitant la digestion des acides et autres amidons des plantes étaient apparus chez l’humain vers la fin du Pléistocène.
L’étude conclut enfin que cette transition tardive vers un régime omnivore fut l’évènement déclencheur de l’avènement de l’agriculture, et de la révolution néolithique qui en découla.