En Russie, le phénomène des ours blancs qui s’entre-dévorent à cause de la faim inquiète les scientifiques. Ils constatent ces derniers temps une montée du cannibalisme chez les ours blancs. La faim en serait la cause principale. La responsabilité des activités humaines est aussi engagée.
S’entretuer pour survivre, c’est le phénomène en vogue chez les ours. La nourriture étant de plus en plus rare au nord de la Russie, les ours blancs n’ont pas mille solutions pour satisfaire leur besoin naturel de manger. Les plantigrades sont obligés de s’entre-dévorer au risque de mourir de faim. Ceci n’est pas nouveau chez les ours blancs, si l’on croit les propos du chercheur russe de l’institut Severtsov de Moscou pour l’écologie et l’évolution, Ilya Mordvintsev. Il affirme sur Moscou Times que le cannibalisme est un des « comportements naturels de l’ours blanc ». Il s’inquiète sur le fait que ce comportement préoccupant ne s’aggrave. Il craint même que le manque de nourriture pousse les ours mâles à manger les oursons.
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Les activités humaines dans cette zone seraient à l’origine de la montée de ce phénomène. En effet, les hommes ont décimé les zones de chasse des ours. Les activités liées à l’extraction de gaz dans cette région ont pris une grande place dans le terroir des ours.
« Le golfe d’Ob a toujours été un terrain de chasse de l’ours polaire, mais désormais, [à cause de l’extraction de gaz], il y a de la glace brisée tout au long de l’année », a expliqué Ilya Mordvintsev.
La situation climatique actuelle dans le monde fait partie des causes. En effet, le réchauffement climatique deux fois plus fort au nord de la Russie du fait de sa proximité avec l’Arctique a fait fondre la glace dans cette zone où vivent les ours.
Cette situation alarmante que vivent les ours blancs n’est pas sans conséquences. Leur habitat naturel complètement réduit constitue une menace pour eux et pour la population environnante. L’année dernière déjà, des ours polaires par douzaines ont envahi les rues de deux îles de l’archipel de Nouvelle-Zemble, au nord de la Russie, en quête de nourriture.
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Le 8 février 2019, l’état d’urgence avait été décrété dans la ville de Belushya Guba, la capitale administrative de l’archipel après que des ours ont attaqué des habitants de la ville.
L’été dernier, un ours brun a même fait une victime dans l’Extrême-Orient russe.
Les rivières autrefois poissonneuses de la péninsule du Kamtchatka ne parviennent plus à nourrir la population locale d’ours à cause de la surpêche.
La Russie abrite l’une des plus grandes populations d’ours au monde. Le réchauffement climatique et la surexploitation humaine rendent la survie de cette espèce menacée de plus en plus difficile.