Le Danemark a pris une décision radicale. Le premier exportateur mondial de visons a adopté ce lundi 21 décembre une loi interdisant leur élevage jusqu’au 1er janvier 2022.
Le texte, qui a été adopté par un vote majoritaire au Parlement, permet de donner une base légale à sa décision d’abattre les plus de 15 millions de bêtes pour lutter contre le Covid-19.
En cas de non-respect de l’interdiction, les visons devront être euthanasiés. « Les éleveurs danois de visons ont sacrifié leur travail d’une vie pour le bien commun. Nous leur devons un grand merci », a indiqué le ministre de l’Agriculture Rasmus Prehn sur son compte Twitter.
De danske minkavlere har ofret deres livsværk for det fælles bedste. Vi skylder dem en stor tak. Dermed er det meget glædeligt, at L77 nu er vedtaget, så der kan komme klarhed om bonusser og erstatninger! #dkpol pic.twitter.com/XBPfSjgyHi
— Rasmus Prehn (@RasmusPrehn) December 21, 2020
Quatre millions de cadavres enterrés
L’affaire ne s’arrête pas là puisque dimanche 20 décembre, le ministère de l’Agriculture a annoncé que quatre millions de cadavres de visons, enterrés dans des charniers dans deux terrains militaires, allaient être déterrés l’an prochain afin d’éviter tout risque de pollution au niveau local.
Crédit : Le vison en ccage / Shutterstock
Un accord a été trouvé au Parlement pour les sortir de terre dans six mois, une fois que le risque sanitaire aura été écarté, les visons seront par la suite incinérés. « On évite ainsi que les visons soient traités comme des déchets biologiques dangereux, une solution qui n’a jamais été utilisée », indique le ministère.
Plusieurs millions de visons abattus
Au début du mois de novembre, le Danemark avait ordonné en urgence d’abattre la totalité des visons des plus de 1 000 élevages que compte le pays scandinave. Cette mesure avait été prise pour tenter de stopper la propagation d’une forme mutante du coronavirus découverte chez ces animaux.
Crédit : Jung, vison américain sur herbe verte en gros plan / Shutterstock
Selon des études préliminaires, elle pouvait menacer l’efficacité du futur vaccin pour les êtres humains. À ce jour, le vison est le seul animal identifié, pouvant à la fois contracter le Covid-19 et contaminer l’homme par la suite.
Alors qu’une grande partie des visons a été abattue, la décision a tourné à la crise politique. Le gouvernement avait dû reconnaître quelques jours plus tard le manque de fondement juridique de l’annonce de l’abattage des bêtes.
Crédit : Des peaux de fourrure de vison brun et de sable chères à la vente aux enchères / Shutterstock
Le ministre de l’Agriculture avait démissionné et la Première ministre Mette Frederiksen avait présenté ses excuses pour la gestion de la crise. Le Danemark avait d’ailleurs déclaré la mutation éteinte le 19 novembre, faute de nouveaux cas détectés.