Une nouvelle étude alarmante vient démontrer que le réchauffement des océans a été sous-évalué. Celui-ci s’avère ainsi bien plus rapide qu’on ne le croyait.
C'est un bien triste constat que celui dressé par une récente étude, publiée par la revue américaine Science. L’ampleur du réchauffement des océans est ainsi bien pire que ce que les prévisions ne laissaient présager.
Les températures océaniques, enregistrées entre 1971 et 2010 dans les couches allant de la surface de l’eau jusqu’à 2 000 mètres de profondeur (zones pélagique, mésopélagique et bathypélagique), ont en effet été revues à la hausse et ce, dans des proportions importantes, à hauteur de 40 %.
Des résultats venant contredire ceux communément admis jusqu’alors, lesquels émanaient d’un rapport scientifique de référence publié par le GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) et parrainé par l’ONU.
Ocean warming: past and future! Ocean warming has already been detected in the past 60 years, and is accelerating now and well projected in the future! Read our new science study: https://t.co/DVgIaKl1eD pic.twitter.com/VxHLvjvgzr
— Lijing Cheng (@Lijing_Cheng) 10 janvier 2019
« 2018 sera l’année la plus chaude jamais enregistrée »
Fruit d’une collaboration entre quatre équipes scientifiques ayant réalisé chacune une étude différente depuis 2014, cette nouvelle analyse démontre en effet que les précédentes mesures n’avaient pas été assez précises et que les prévisions s’avéraient bien en deçà de la réalité.
Ces quatre études sont ainsi parvenus à la conclusion que le « contenu thermique des océans » - soit l’unité de mesure utilisée pour évaluer le réchauffement - a oscillé entre 0,36 et 0,39 watt par m2 entre 1971 et 2010. Un chiffre qui atteint même les 0,55 à 0,68 W/m2 pour la seule période qui s’étend de 1990 à nos jours.
À titre de comparaison, les estimations précédentes du GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) tablaient plutôt sur des mesures comprises entre 0,20 et 0,32 W/m2 pour la période 1971-2010.
Estimates of ocean warming have been revised substantially upward – by around 40% – in the years since the IPCC 5th Assessment Report, as we discuss in our article in Science today (w/ @Lijing_Cheng). Over at @CarbonBrief we provide a detailed look: https://t.co/ARRK4HCcXF [1/6] pic.twitter.com/StPAN2k87x
— Zeke Hausfather (@hausfath) 10 janvier 2019
« Si vous voulez comprendre où se passe le réchauffement climatique, regardez dans nos océans. Le réchauffement océanique est un indicateur très important du changement climatique, et nous avons les preuves que ce réchauffement va plus vite que ce que nous pensions », explique ainsi Zeke Hausfather de l’Université de Berkeley, qui a participé aux travaux.
« On peut désormais affirmer avec certitude que l’année 2018 sera l’année la plus chaude jamais enregistrée pour les océans, battant ainsi 2017 », conclu-t-il, pessimiste.
Ces nouvelles mesures plus précises ont été obtenues grâce à l’apport des balises « Argo », utilisées depuis le début des années 2000, qui fournissent des données fiables transmises par satellites.