À l'école, Léa, une petite fille de onze ans est harcelée. Physiquement, mais aussi psychologiquement. Sa mère, a tenté de résoudre une situation difficile pour son enfant, en vain. L'absence de réaction des institutions l'inquiète.
Elle a aujourd'hui onze ans. Physiquement, rien ne prêterait à croire qu'elle fait état d'une déficience mentale. Mais, après un traumatisme crânien et huit jours de coma, à la suite d'un accident domestique, elle est devenue une « vraie éponge elle prend tout à cœur, est très sensible et dit tout ce qui lui passe par la tête » a expliqué sa maman auprès du quotidien 20 minutes. Suivie psychologiquement depuis ses deux ans et demi, l'âge de son accident, elle a pu réintégrer un parcours scolaire normal dès le CP. Mais à partir du CM2, son quotidien prend une autre tournure.
Frappée et insultée, la fillette émet des angoisses quand il s'agit de se rendre à l'école : « Elle m’a raconté qu’elle se réfugiait dans les toilettes pour pleurer et qu’elle ne voulait plus aller à l’école ». Victime d'élèves, « toujours par le même petit groupe d’enfants, c’était la tête de Turc » précisait Cécile, sa maman. Alertée par sa fille, elle n'a pas hésité à rapporter les faits à la direction de l'école, mais rien n'a bougé. Pour que les violences cessent enfin, elle a porté plainte. Une plainte qui a donné suite à « l'autorisation de ne pas se rendre dans la cour de récréation ». Pas pour les élèves à l'initiative des violences, mais pour la petite fille victime de ces enfants qui eux, peuvent gamberger comme ils l'entendent pendant les récréations. : « Comme solution, ils ont autorisé ma fille à ne plus sortir pendant les récréations. »
Une seule solution pour la maman de Léa, la changer d'école. La mairie a, en ce sens, assuré que « nous allons donner une suite favorable à sa demande, mais pas avant la fin des vacances de février ». Pour Cécile, la situation est inadmissible. Privée de récré d'abord, contrainte de changer d'école après. « C’est un peu la double peine pour Léa. C’est elle qui est harcelée et c’est elle qui doit changer d’école »
Le harcèlement scolaire aujourd'hui
La violence, qu'elle soit physique, verbale ou psychologique, constitue à partir du moment où elle est répétée, une notion de harcèlement. Le plus souvent isolée, la victime est attaquée pour des raisons physiques, une appartenance sociale ou culturelle, le sexe ou l'identité sexuelle, ou lorsque la victime fait état d'un handicap. Selon les chiffres de l'Académie de Clermont-Ferrand, Unicef et Observatoire international de la violence à l’école, 12% des élèves de CM1, CM2 et 6e sont victimes de harcèlement. Les collégiens sont eux 10% à être concernés. C'est au lycée que les chiffres de harcèlement baissent considérablement puisqu'ils sont 3,4% à être concernés par ce phénomène.
Puni par la loi, le harcèlement n'est pas à prendre à la légère et les élèves agresseurs ont tendance à oublier qu'ils peuvent être exposés à de lourdes sanctions. Si l'agresseur est mineur, il risque 6 mois de prison et 7500 euros d'amende. Une peine pouvant être doublé si l'auteur des faits a agi sur une victime âgée de moins de 15 ans ou si la victime a été dans l'incapacité de se rendre à l'école plus de 8 jours suite au harcèlement. Si l'auteur est majeur, il encourt 1 an de prison et 15 000 euros d'amende. 2 ans de prison et 30 000 euros d'amende si l'auteur possède des circonstances aggravantes.
Le rôle des professionnels qui encadrent les élèves durant leurs journées d'école est donc, évidemment, prépondérant à la résolution des « conflits » qui peuvent exister au sein de l'établissement. Il faut que chaque élève victime de harcèlement, de violences verbales ou physiques, puisse se sentir suffisamment en confiance pour se livrer à un adulte qui aura le pouvoir de faire cesser les comportements nuisibles aux élèves concernés.