Le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a présenté les premiers résultats des évaluations nationales conduites chez les élèves à l'entrée en CP et CE1. Il en ressort que de nombreux élèves de primaire français éprouvent des difficultés à lire et compter.
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Ce n'est pas brillant. En France, près d'un élève de CE1 sur deux a des « difficultés » en calcul mental, révèle le ministre de l'Éducation dans un entretien à 20 Minutes diffusé dimanche.
Tel est le bilan des évaluations nationales menées à l'école primaire à la rentrée, et dont Jean-Michel Blanquer dévoile les premiers résultats au quotidien. Ces fameux diagnostics des acquis en français et en mathématiques ont été lancés le 17 septembre pour plus d'1,6 million d'écoliers de CP et CE1.
Leur objectif est que les professeurs disposent d'un « bilan individuel pour chaque élève » afin d' « adapter leur enseignement », peut-on lire sur le site officiel du gouvernement. Le ministre les voit, lui, comme un « un levier » pour la « réussite » des écoliers.
Selon des résultats provisoires, les petits apprenants ont du mal à la fois en français et en mathématique. « 23 % des élèves en début de CP ont des difficultés à reconnaître les lettres et le son qu'elles produisent » et « 8 % ont des difficultés à reconnaître les nombres dictés », indique le ministre.
Du côté des CE1, « 30 % lisent moins de 30 mots par minute, alors que l'objectif national est de 50 mots », poursuit-il. Un élève sur deux (49 %) a par ailleurs des « difficultés » en calcul mental et « 47 % ont des soucis pour résoudre des problèmes ».
Un projet de loi présenté ce lundi
Pour Jean-Michel Blanquer, certains de ces retards, comme ceux dans le langage, peuvent être liés aux « difficultés sociales et familiales ». Celui-ci souligne à ce titre qu' « un enfant de 4 ans issu d’une famille défavorisée a entendu 30 millions de mots en moins qu’un enfant issu d’une famille aisée ». Il revient donc à l'école de compenser. « On ne doit laisser aucun élève de côté », martèle-t-il.
Pour corriger le tir, Jean-Michel Blanquer compte renforcer la formation initiale des enseignants (qui fait l'objet d'une réforme) et s’appuyer sur certaines mesures déjà prises, comme le dédoublement des classes de CP et CE1 dans l’éducation prioritaire. « Les heures d’aide personnalisée doivent aussi être utilisées en ciblant les domaines de compétences dans lesquelles l’enfant a besoin d’être renforcé », ajoute-t-il.
Le ministre de l'Éducation présente par ailleurs ce lundi 15 octobre au conseil supérieur de l'Éducation un projet de loi, qui vise notamment à rendre l'instruction obligatoire dès l'âge de trois ans à la rentrée 2019, contre six actuellement, afin de « mettre l'accent sur l'école maternelle ».