Ce jeudi 8 octobre, les députés ont voté majoritairement pour l'allongement du délai légal pour avorter. Avec deux semaines supplémentaires, les femmes auront jusqu'à 14 semaines de grossesse pour avoir recours à l'IVG.
Après des heures de débat, les députés ont voté pour une nouvelle mesure en faveur de l'avortement. Si la proposition de loi est validée au Sénat, les femmes auront deux semaines de grossesse supplémentaires pour avorter.
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Aujourd'hui, une femme enceinte ne peut plus avoir recours à l'IVG au-delà de 12 semaines de grossesse. Grâce à ce projet de loi, le délai pourrait aller jusqu'à 14 semaines.
4000 femmes avortent à l'étranger
Le texte de loi a été proposé par le groupe Écologie Démocratie Solidarité et porté par la députée Albane Guillot. Alors que les défenseurs de l'avortement invoquaient Simone Veil, le projet a été voté avec 86 voix pour et 59 voix contre.
« C'est un texte équilibré, de consensus, qui répond à des demandes de longue date des acteurs de terrain et surtout des femmes. Nous nous sommes réunis autour d'un même objectif, celui de faire progresser les droits des femmes et d'adresser un message fort au monde entier », a affirmé Albane Guillot.
NOUS L’AVONS FAIT !
— Albane Gaillot (@AlbaneGaillot) October 8, 2020
La #PPLIVG est ADOPTÉE.
Merci à toutes celles et tous ceux qui ont rendu cette première victoire possible.
Le texte va maintenant pouvoir poursuivre son chemin au Sénat.
Nous resterons mobilisé.e.s pour le défendre !#IVG #DirectAN pic.twitter.com/DR1wH1e91d
À cause d'un manque de personnel médical qui pratique l'IVG, il y a souvent un délai de plusieurs semaines entre le premier rendez-vous et l'intervention. Ainsi chaque année, entre 3000 et 4000 femmes se retrouvent hors des délais pour avorter et partent à l'étranger.
« Nous voulons apporter aujourd'hui à des femmes en détresse, qui ont des problèmes familiaux, plus de temps pour décider. Nous leur proposons de réfléchir deux semaines supplémentaires, et c'est très important », a affirmé la députée Valérie Bazin-Malgras.
Le gouvernement exprime des réserves
Le projet de loi va maintenant devoir être examiné au Sénat avant d'être appliqué. À ce sujet, le ministre de la Santé Olivier Véran a exprimé des réserves, en affirmant qu'il s'agissait d'un « thème sensible ».
Le gouvernement souhaite consulter le Comité consultatif national d'éthique avant de faire passer cette mesure au Sénat.
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Le texte de loi propose également de permettre aux sages-femmes de réaliser des IVG chirurgicales jusqu'à 10 semaines de grossesse.
En 2019, le taux de recours à l'avortement est en hausse. Avec plus de 232 000 IVG en France, le plus haut niveau d'intervention depuis 30 ans a été atteint.