Disparues depuis plusieurs décennies, certaines maladies anciennes ont fait leur retour en Europe. Comment expliquer ce phénomène ? Sans plus attendre, voici quelques éléments de réponse.
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Une nette réduction de la couverture vaccinale
Parmi les facteurs favorisant le retour des maladies anciennes : la baisse de la couverture vaccinale. En effet, les français sont de moins en moins enclins à se faire vacciner. Influencés par des collectifs anti-vaccins qui mènent des actions pour alerter les gens quant aux dangers potentiels de ces injections, les familles sont de plus en plus méfiantes.
Parmi les vaccins délaissés, celui qui protège contre la rougeole. Depuis quelques années, cette maladie revient en Europe. S’attaquant aux enfants et aux adultes, elle a déjà causé plusieurs décès.
Selon les médecins, dès lors que la couverture vaccinale passe en dessous du seuil minimal national, la maladie en question peut proliférer. C’est ce qu’il s’est passé avec la rougeole qui impose 95 % de vaccinés. Avec seulement 80 % de français protégés, impossible d’empêcher sa propagation.
La pauvreté
Autre facteur favorisant le retour des maladies que l’on croyait éradiquées : la pauvreté. Aujourd’hui, près de la moitié de la population mondiale est considérée comme pauvre. N’ayant pas d’accès aux soins ni aux médicaments, elle est exposée à tout un tas de virus et n’a aucun moyen de stopper les épidémies.
Ajoutons à cela l’insalubrité qui touche ces populations. Le manque d’hygiène favorise la prolifération des bactéries. Ainsi, la pauvreté est probablement à l’origine du retour de deux maladies particulièrement dangereuses : le choléra et la tuberculose.
Outre le manque de soins, d’hygiène et d’eau potable, les populations défavorisées (qui englobent les camps de réfugiés) souffrent de malnutrition. Or, les carences importantes ont favorisé le retour d’une maladie ancienne appelée scorbut dans certains pays. Généralement causée par un manque de vitamine C, cette pathologie entraîne des hémorragies au niveau des gencives.
Les flux migratoires et touristiques
La pauvreté favorisant la propagation des maladies, on pourrait penser que les flux migratoires sont seuls responsables du retour de ces pathologies que l’on pensait éradiquées. Pourtant, la migration des populations pauvres n’est pas l’unique cause de ce problème mondial. Il faut également considérer l’évolution du tourisme de masse. Aujourd’hui, il est très facile de se déplacer d’un pays à l’autre et parmi les destinations les plus prisées, certaines sont particulièrement touchées par la pauvreté.
Mauvaises habitudes alimentaires et rapports non protégés
Les pays riches ont également leur lot de responsabilités. Parce qu’elles ont développé de mauvaises habitudes alimentaires, ces populations favorisent, elles aussi, le retour de certaines maladies anciennes. Cette fois, il ne s’agit pas de carences, mais de surconsommation de graisses, d’alcool ou encore de sucres. C’est ainsi que l’on favorise les diabètes et les crises de goutte.
Enfin, les maladies sexuellement transmissibles font moins peur qu’avant. Le préservatif ne semble plus être un réflexe, ce qui favorise la propagation de plusieurs IST parmi lesquelles une maladie ancienne : la syphilis. Disparue dans les années 90, elle ne cesse de contaminer de nouvelles victimes ces dernières années.