Les utilisateurs de cigarettes électroniques souffriraient plus souvent de maladies cardiaques et de dépression que les fumeurs, révèle une étude de chercheurs de l’université du Kansas, du 7 mars dernier aux États-Unis, qui sera présentée cette semaine lors de la 68ème session scientifique annuelle de l'American College of Cardiology.
Les chercheurs ont révélé que les vapoteurs souffraient davantage de crises cardiaques et de dépression que les fumeurs. Néanmoins, cette nouvelle étude ne permet pas de conclure à une causalité entre le vapotage et les maladies cardiovasculaires.
Cette étude se base sur les réponses de 96 467 personnes à une enquête nationale menée par les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) en 2014, 2016 et 2017. Elle rapporte que le taux de crises cardiaques est de 34% et celui d’anxiété ou de dépression de 55% chez les vapoteurs, par rapport aux fumeurs. « Ces données sont un véritable réveil et devraient inciter davantage d'action et de sensibilisation aux dangers de la cigarette électronique », note dans un communiqué le Docteur Mohinder Vindhyal, auteur principal de l'étude.
Ces résultats ont été obtenus en tenant compte d'autres facteurs de risque cardiovasculaires connus, tels que l'âge, le sexe, l'indice de masse corporelle, l'hypercholestérolémie, l'hypertension et le tabagisme.
Les cigarettes électroniques ne contiennent pas les nombreuses substances cancérigènes des cigarettes. Cependant, les experts se sont interrogés sur les éventuelles conséquences du chauffage à haute température des produits contenus dans les cartouches liquides, au-delà des pouvoirs addictifs connus de la nicotine.
Par ailleurs, en France, 6% de la population des 15-75 ans utilisent l’e-cigarette, soit autour de 3 millions de personnes, et 57,3% l’utilisent quotidiennement, d'après les données du Baromètre santé.
Une étude, réalisée sur près de 900 patients, parue en février 2019 dans le New England Journal of Medicine, a montré que la cigarette électronique était presque deux fois plus efficace que les produits de substitution (patch, chewing-gum, pastille) contenant de la nicotine pour arrêter de fumer. Le taux d'abstinence sur un an était de 18% dans le groupe des cigarettes électroniques, contre 9,9% dans le groupe des substituts nicotiniques.