Écrit dans un langage inconnu de tous, le Manuscrit de Voynich a traversé les siècles sans que personne ne puisse le déchiffrer. Malgré cela, une maison d’édition espagnole tente le pari de le publier prochainement… dans l’espoir de trouver quelqu’un qui saura dévoiler ses mystères !
Découvert en 1912 par Wilfrid M. Voynich (d’où le nom du manuscrit), dans une communauté de jésuites à Frascati (Italie), ce manuscrit n’a cessé d’alimenter les mystères à cause de l’alphabet singulier qui y est présent. Datant du XVème siècle, il eut plusieurs propriétaires qui ont tenté, en vain, de le déchiffrer.
Au fil des siècles, les mystères que ce livre renferme ont même carrément découragé les scientifiques et cryptographes. De Georg Baresch (premier propriétaire du livre identifié grâce à une correspondance épistolaire datant de 1639) à Wilfrid M. Voynich, en passant par le Collège Romain (actuelle Université pontificale grégorienne), nombreux sont ceux qui ont dédié leur vie à vouloir démystifier ce manuscrit…
Ce qui a surtout interpellé ceux qui ont essayé de le déchiffrer, au-delà de l’alphabet inconnu, c’est la présence de nombreuses illustrations vacillant sur les frontières des pages. On y décèle des figures humaines, des constellations inconnues, des croquis d’usines bizarres (alors qu’on est bien loin de la Révolution Industrielle…), des plantes et des fleurs, rendant le texte très coloré.
À l’origine, le livre contenait 262 pages réparties en vingt cahiers. 225 pages mélangent texte et illustrations (brun, vert, bleu et parfois du rouge et du jaune) tandis que 33 pages ne contiennent que du texte. La dernière page contient uniquement des clés…
L’écrivain Reed Johnson, auteur d’un livre sur le manuscrit en question, l’a étudié durant trois ans. Dans une émission à la télévision américaine en 2013, il exprima son sentiment : « Cela ne correspond à aucune autre langue déjà vue dans un autre livre. Les dessins ont souvent des étiquettes, qui semblent offrir une voie pour déchiffrer le code. Mais cet espoir s’est avéré être une illusion. Tenter de décrypter ce code, c’est comme essayer de grimper un mur mais tu réalises que les accroches ont été peintes et tu ne peux jamais les prendre. »
En 1969, un marchand de livres anciens décida d’en faire don à l’Université de Yale car il ne trouvait aucun acheteur. Malgré les nombreuses tentatives des cryptographes, la nature exacte du manuscrit, son but, ainsi que son auteur, reste une énigme. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des ouvrages les plus célèbres de l’Histoire de la cryptographie, le plus mystérieux de l’Histoire.
En 2014, dans le Washington Post, un bibliothécaire de la « Folger Shakespeare Library » s’appelant Bill Sherman nous gratifiait de cette phrase qui résume bien l’impuissance des scientifiques face à l’existence de ce livre : « Le Manuscrit de Voynich a mené certains des plus grands esprits de l’Humanité dans un trou noir pendant des siècles. »
Auprès de l’AFP, Juan Jose Garcia, directeur de la maison d’édition Siloe, qui s’apprête à publier le manuscrit, explique qu'avoir ce manuscrit près de soi suscite une véritable fascination : « Toucher le Manuscrit de Voynich est une expérience. C’est un livre qui a une telle part de mystère que quand vous le voyez pour la première fois, cela vous remplit d’une émotion difficile à décrire. »
Probablement, cette étrange sensation d’avoir l’opportunité d’être la première personne de l’Histoire à pouvoir le démystifier… Après 10 années de négociations, Siloe a enfin eu la permission de faire plusieurs centaines d’exemplaires de ce manuscrit. 898 pour être exact !
Sa rareté et son mystère en fera une publication très prisée. D’ailleurs, chaque exemplaire, qui reproduira l’original à l’identique, coûtera près de 9000 dollars (soit environ 8 084 euros). L’objectif est évidemment de mettre ce manuscrit à disposition de la société pour qu’un génie sorti de nulle part parvienne enfin à le déchiffrer.
En attendant ce génie, les mystères du Manuscrit de Voynich demeurent tout entiers, et c'est parti pour durer encore longtemps…
Incroyable ce manuscrit, n’est-ce pas ?